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Il y a 50 ans, la mort de Salvador Allende
samedi 16 septembre 2023
« Salvador Allende est mort et avec lui les libertés d’un peuple, l’espoir de tout un pays. » C’est ainsi qu’André Ouliac, Secrétaire Général du Syndicat National des Instituteurs (SNI), débutait son éditorial dans l’École Libératrice, quelques jours après le 11 septembre 1973.
Le 11 septembre 1973, l’expérience démocratique et sociale menée depuis trois ans au Chili était brutalement interrompue par un coup d’État mené par le Général Pinochet. Les démocrates, les syndicalistes étaient arrêtés en masse, torturés, et pour un grand nombre, exécutés. Pour mémoire, 3200 morts ou disparus, 40 000 torturés, un million d’exilés.
Dès le 12 septembre, la FEN (Fédération de l’Éducation Nationale) et le SNI, appelaient à manifester pour condamner ce coup d’État et contre la dictature de Pinochet qui allait plonger le Chili dans de longues années de violence et de répression.
Une démocratie venait d’être mise à mort. Le SNI et la FEN apportaient leur soutien aux démocrates victimes de cette agression.
Jeune élève maître entré tout juste une semaine avant à l’École Normale de Montpellier, l’auteur de ces lignes allait connaître en ce 12 septembre 1973 sa première manifestation en tant qu’enseignant derrière les banderoles de la FEN.
Cet anniversaire tragique est l’occasion de se souvenir que les syndicats constitutifs de l’UNSA, dont la Fédération de l’Éducation Syndicale et son principal syndicat le SNI, devenu SNI-PEGC, puis Syndicat des Enseignants, ont toujours su se ranger du côté de la démocratie et de la défense des libertés.
En un temps où l’extrême droite, parée d’habits neufs de respectabilité, séduit un trop grand nombre de nos concitoyens, les syndicalistes que nous sommes doivent se souvenir que jamais sous aucune latitude, en quelle époque que ce soit, les régimes d’extrême droite n’ont servi la cause des travailleurs. Ils ont au contraire mis toute leur énergie à combattre et à réprimer ceux qui prenaient leur défense. Et la tragédie chilienne en est un exemple dont il faut raviver le souvenir aux plus jeunes.
Notre Charte de l’UNSA est là pour rappeler nos principes, notre attachement viscéral à la démocratie et notre engagement résolu à combattre les extrémismes, particulièrement lorsqu’ils prônent l’exclusion, le racisme et la discrimination. Bien en évidence sur la page d’accueil du site de l’UNSA, cette charte, nous invitons chacun à en relire au moins la première page !
« Comme elle l’a fait à son dernier congrès, l’UNSA continuera à combattre l’extrême droite, et notamment le Rassemblement National. Elle se battra avec ses structures pour l’empêcher d’accéder au pouvoir. Il n’y a pas de fatalité. Avec les démocrates, il nous appartient de ne pas abandonner ce combat. » Ces mots, Laurent Escure les écrivait le 6 septembre dernier. Ils affirment l’engagement déterminé de l’UNSA pour la défense de la démocratie, en assumant avec constance les combats des syndicalistes qui nous ont précédés.
L’UNSA Retraités tente d’assumer une fonction de passeur de mémoire vers les plus jeunes. Cet article a vocation à raviver cette mémoire et de contribuer ainsi à la permanence de nos valeurs.
Lire l’article du Centre de recherche Henri Aigueperse