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Inflation : encore et toujours…

mardi 22 août 2023

Fin juillet, l’inflation progresse encore, à un rythme un peu plus lent, mais les prix grimpent toujours. Ceux de l’alimentation en particulier. Conséquence désastreuse sur le budget des retraités les plus modestes, dont les femmes...

L’INSEE a publié le 28 juillet dernier les chiffres concernant l’inflation sur les douze derniers mois.
De juillet 2022 à juillet 2023, les prix à la consommation ont progressé de 4.3%. Les prix des denrées alimentaires, poste important dans le budget des retraités, se sont renchéris sur la même période de 12.6%.
Si les chiffres de l’inflation sont orientés à la baisse, cela ne signifie pas que les prix baissent, seulement qu’ils augmentent un peu moins vite.
Sur le budget des retraités, et plus précisément sur celui des retraités les plus modestes, cette inflation durable génère des effets dévastateurs.

Situations vécues dans un quartier pauvre début juillet :
A la caisse d’une grande surface, une dame, proche des quatre-vingts ans, insère sa carte bancaire dans le terminal de paiement. Rejet, car le compte n’est pas approvisionné. Elle fouille dans son porte-monnaie pour sortir le dernier billet de vingt euros qu’il contient… en maugréant contre le coût excessif des maigres courses qui s’étalent sur le tapis, cinq ou six articles d’usage très courant…
Deux heures plus tard, une autre dame, d’un âge voisin, interroge le solde de son compte sur le terminal de la Banque Postale. Inquiète, elle interroge : « « Elle est payée quand, la retraite ? » Nous sommes le samedi 8 juillet… La CNAV paye le 10… Un week-end au régime maigre…
Deux exemples de ces invisibles, accrochées à leur dignité, qui supportent en silence les angoisses de la précarité… Pas la misère certes, mais la pauvreté qui rythme les jours, sans l’espoir d’un horizon meilleur.

Juillet 2022, les retraités avaient bénéficié d’une avance de revalorisation pour compenser une inflation qui culminait alors à plus de 6%. Depuis, ils ont dû se contenter de 1.1% en novembre pour les bénéficiaires de la complémentaire Agirc-Arrco, et de 0.8% en janvier pour la retraite de base et les régimes assimilés.

Sur un an, la perte de pouvoir d’achat cumulée avoisine les 3.5%. Beaucoup plus, si l’on considère les consommations réelles des retraités, mal reflétées par l’indice INSEE. Il fut un temps, pas si lointain, 2012, où la revalorisation des pensions était étayée par anticipation sur l’inflation à venir. La garantie du pouvoir d’achat des retraités était alors mieux assurée…

Aujourd’hui, un rattrapage d’urgence s’imposerait, pour que les grand-mères ne soient pas contraintes, de compter en fin de mois, les dernières pièces de leur porte-monnaie.

Un beau sujet pour Mme Aurore Bergé qui étrenne cet été son maroquin de ministre des Solidarités. Rappelons et rappelons-lui, qu’à l’UNSA Retraités, nous revendiquons un rattrapage systématique des pensions, dès que l’inflation dépasse les 2%.