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La situation des salariés à la veille de la retraite

mercredi 30 mars 2022

A l’heure où la question du relèvement de l’âge d’ouverture des droits à la retraite est débattue, des données du Conseil d’Orientation des Retraites et de l’Agirc-Arrco nous éclairent sur la situation des salariés par rapport à l’emploi à la veille de leur départ à la retraite.
Où l’on voit que le « travailler plus » n’est une réponse ni équitable ni empreinte de justice sociale.

Al’heure où l’on parle une fois encore de retarder l’âge d’ouverture des droits à pension, il est intéressant de savoir ce que font les salariés l’année où ils déposent leur demande de départ à la retraite.

Quatre personnes sur dix éloignées de l’emploi à la veille de la retraite :

Selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), en 2018, 56,2% des assurés sociaux étaient en situation d’emploi l’année de leur départ à la retraite. 43,8% étaient éloignés de l’emploi. Leur nombre se répartissait de la façon suivante : 11.4% étaient au chômage, 7.3% en maladie ou en invalidité et 25% n’avaient validé aucun trimestre car éloigné de toute activité professionnelle (Source : rapport du COR 2021)

Une situation qui connaît peu d’évolutions :
L’Agirc-Arrco a publié des éléments concernant la situation des salariés liquidant leurs droits à pension en 2020. Selon ces données plus récentes, 63% des salariés relevant du régime Agirc Arrco, soit parce qu’ils terminent leur carrière dans le secteur privé, soit parce qu’ils ont cotisé à ce régime au cours de leur vie professionnelle, étaient en emploi l’année qui précédait leur retraite.

Mais 37% de ces salariés n’étaient pas en situation d’emploi à la veille de leur départ à la retraite :
11.5% étaient au chômage,
6,2% en incapacité de travailler pour cause de maladie ou d’invalidité,
Et 19,3% étaient sorties du monde du travail, soit par choix, soit par incapacité de s’y intégrer, essentiellement pour raison d’âge.

L’accompagnement des fins de carrière : un enjeu d’équité et de justice sociale :
Même si le taux d’emploi des seniors a progressé, 4 sur 10 ne travaillent plus à la veille de la retraite. Retarder le départ à la retraite accroîtrait encore probablement cette situation et alourdirait les charges de l’assurance chômage et de l’assurance maladie.

Le relèvement brutal de l’âge d’ouverture des droits à pension n’est pas une réponse satisfaisante.

  • D’une part, parce que les projections à moyen terme prévues par le Conseil d’Orientation des Retraites prévoient une diminution de la part du PIB consacrée au financement des retraites.
  • D’autre part, parce que les salariés les plus modestes ont une espérance de vie à la retraite beaucoup plus courte que les plus favorisés. L’écart atteint 13 ans pour les hommes et 8 ans pour les femmes.

Avec l’UNSA, nous préférons d’autres types de mesures pour accompagner les fins de carrière :

  • La mise en place d’un accompagnement aux fins de carrières dans le secteur privé comme dans le secteur public ;
  • La possibilité aux travailleurs de préparer leur départ, notamment d’alléger leur charge de travail dans le cadre d’un dispositif de départ en retraite progressif.