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Le ticket de caisse en sursis

mercredi 12 avril 2023

Notre bon vieux ticket de caisse est en sursis. Sa mort, initialement programmée au 1er janvier 2023, a été reportée successivement au premier avril et maintenant au premier août …

Quelles conséquences pour le consommateur ?
Impossible de vérifier après le passage en caisse si les achats facturés correspondent bien au contenu du panier. Les litiges sont souvent mineurs, mais en ces temps d’inflation galopante, la vigilance est de mise ! Bien des chalands à la bourse plate courent les promotions, les produits de marque distributeur… et sont très attentifs à leurs dépenses. Certes, le ticket de caisse restera disponible, mais le consommateur devra désormais le demander expressément au commerçant, avec le risque de passer pour l’emmerdeur de service qui provoque les ralentissements à la caisse.
Certes, la puissance publique nous garantit la distribution systématique du ticket de caisse, valant preuve d’achat, pour les biens de consommation durables, et ce même après la date fatidique du 1er août. C’est bien le moins pour préserver les droits élémentaires du consommateur et être assuré que la garantie légale s’applique !
La justification de cette mesure.
On nous dit, sans rire, en application de la loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, qu’il faut préserver la planète, en limitant la dépense inutile de supports papiers, alors que nos boîtes aux lettres débordent encore de prospectus en quadrichromie, bien plus nuisibles à l’environnement que nos modestes facturettes ! Comprenne qui pourra…
Le ticket dématérialisé.
Dans notre monde de geeks, on a pensé à tout. Le ticket dématérialisé est la solution, vous pouvez l’obtenir :
• par SMS ;
• par e-mail ;
• par message dans l’application bancaire de l’acheteur ;
• par QR code.
Voilà qui est bel et bon. On est moderne ou on ne l’est pas ! Sauf que, en utilisant ce type de services, vous acceptez de donner au commerçant vos identifiants mail, votre numéro de portable, voire d’utiliser l’empreinte de votre carte bancaire.
De consommateur, vous voilà devenu produit, et vous allez alimenter de vos données personnelles un mystérieux nuage (on dit cloud, dans le patois numérique) sur lequel vous n’aurez aucune prise. A vous le déferlement des multiples publicités, promotions et autres messages faramineux vous promettant les affaires du siècle.
Certes, il vous faut donner votre consentement, le RGPD (Règlement général sur la protection des données) veille, mais l’étourderie ou la hâte à la caisse peuvent trahir votre vigilance.
Et puis, question empreinte carbone, tous ces dispositifs sont sacrément gourmands en énergie, bien plus sans doute que notre petit ticket de caisse.

Alors, quitte à passer pour des clones de Carmen Cru, nos tickets de caisse, on continuera à les demander !