Accueil > Édito > Premier Mai unitaire et massif, la réponse du monde du travail au défi des (...)

Premier Mai unitaire et massif, la réponse du monde du travail au défi des 100 jours.

vendredi 5 mai 2023

Un premier mai massif et unitaire. C’était la promesse de l’intersyndicale face à l’arrogance du Président de la République et de son gouvernement.
C’est la réponse qu’a apporté ce lundi 1er mai 2023, le monde du travail à un gouvernement sourd à ses revendications, campé sur ses certitudes.

Le Premier Mai 2023 renoue avec ses origines. Il s’agissait en 1891 de lutter pour du temps libre, du temps pour vivre, en revendiquant la journée de huit heures. 132 ans plus tard, il s’agit toujours de défendre du temps pour vivre, en refusant d’échanger les deux meilleures années de retraites contre deux années de travail parmi les pires à subir.

Le Président de la République et le gouvernement de Mme Borne se sentent forts de l’aval qu’a donné le Conseil Constitutionnel à leur loi sur la réforme des retraites, aussi inutile qu’injuste.
Pour reprendre les propos de Robert Badinter, en son temps président du Conseil constitutionnel : « Toute loi inconstitutionnelle est nécessairement mauvaise. Mais toute loi mauvaise n’est pas nécessairement anticonstitutionnelle."
Et pour l’UNSA, comme pour l’immense majorité des travailleurs, cette loi demeure une mauvaise loi.

Le gouvernement et le Président de la République prétendent passer à autre chose. Ils ont engagé, volontairement, par excès d’assurance, voire par pur cynisme, le pays dans une crise sociale doublée désormais d’une crise politique.
Le Président a fait le pari de l’usure et de la fatigue, il a simplement oublié qu’il a perdu la bataille de l’opinion.
Il nous promet, comme horizon trompeur, la perspective de 100 jours pour remettre le pays à l’endroit, alors qu’il s’est employé depuis 72 mois à porter des coups à la protection sociale, aux droits des travailleurs et à creuser sans cesse le fossé des inégalités en préservant les intérêts des plus favorisés.
La vraie perspective que dessine le gouvernement, c’est un plan d’austérité destiné à rassurer les marchés financiers et à enrayer une dette publique aggravée par les cadeaux consentis aux plus riches et aux entreprises les plus puissantes.

Les retraités ont perdu en 30 mois 8% de leur pouvoir d’achat. Le financement de la perte d’autonomie est ignoré par une proposition de loi qui prétend porter le projet du « Bien vieillir », alors que nous attendons depuis 5 ans une loi Grand Âge dessinant les perspectives d’un authentique Service public de l’autonomie.

Solidaires des actifs, des jeunes, des travailleurs, les retraités, et notamment ceux de l’UNSA, ont fait la démonstration au cours de 13 journées de manifestations, qu’ils l’étaient, et de façon déterminée.
Ils l’ont redit le 1er mai.
Ils le rediront encore pour défendre le doit à la santé, à l’autonomie, pour défendre le niveau de leurs pensions.
Avec les actifs, mais aussi pour leurs revendications propres, les retraités sont debout et le resteront, décidés à combattre une inacceptable politique de régression sociale.