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A propos du rapport du COR 2023

jeudi 26 octobre 2023

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Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) a rendu son rapport annuel en juin dernier.
Ce texte n’a pas été apprécié notamment au niveau gouvernemental. Le président du COR, Pierre-Louis Le Bras, a été accusé par la première ministre, Élisabeth Borne, d’avoir alimenté la confusion dans le débat sur la réforme des retraites.
Le couperet vient donc de tomber et le président du COR vient d’être remercié.
Que retenir alors de ce rapport de plus de 300 pages ?

Selon le scénario retenu par le gouvernement pour la réforme de 2023, le système de retraite serait excédentaire en 2022, avec un surplus de 0,2% du PIB. Cependant, à partir de 2030, il serait déficitaire, avec un déficit de 0,2% du PIB. Cette tendance se poursuivrait jusqu’en 2070, où le déficit atteindrait 0,8% du PIB.
Même si les dépenses diminuent au fil du temps, passant de 13,7% du PIB en 2022 à 13% en 2070, les ressources diminueraient encore plus, passant de 13,8% du PIB en 2022 à 12,2% en 2070.

Il est souligné dans un premier temps la baisse du taux de fécondité passant depuis 2014 de 2 à 1.8 ce qui ne permet pas le renouvellement des générations (taux à 2.1).
La progression de l’espérance de vie reste aléatoire et il est difficile de repérer une tendance nette à l’exception d’un certain ralentissement après une augmentation sur la dernière décennie. Mais la question de l’espérance de vie en bonne santé si elle est centrale ne connait que des réponses elles aussi aléatoires.
On connaitrait donc une baisse prononcée de la population active à l’horizon 2070.
Cependant, « la diminution du nombre de cotisants serait compensée par la baisse de la pension relative au revenu d’activité sur la période envisagée et ce quel que soit le régime de retraite [1].

On soulignera également la très grande diversité des situations selon les régimes de retraite. Certains, comme l’AGIRC ARRCO disposent de réserves conséquentes tandis que d’autres comme les régimes spéciaux connaissent des dettes.
Il faut aussi mentionner que le rapport ressources/dépenses évolue fortement selon les projections construites. Ainsi ce rapport est construit sur une hypothèse de chômage à 4.5% contre 7% dans le précédent rapport…
On peut lire alors : « les écarts sont très sensibles à ces hypothèses de projection, parfois en tendant vers un équilibre, souvent en accentuant le déséquilibre [2] .

On retiendra donc de manière concrète les éléments prospectifs suivants :
  A moyen terme, le niveau de vie des retraités devrait augmenter moins vite que celui des actifs car il y a une correspondance forte entre la pension moyenne et le revenu moyen d’activité.
  Si le minimum vieillesse, les petites pensions et celles des personnes ayant réalisé une carrière complète au SMIC ont connu une amélioration, il faudra prendre en compte l’exacte mesure de la pauvreté et surtout de son intensité.

  En matière d’équité homme/femme au regard de la retraite, les situations restent contrastées mais, semble-t-il, en amélioration. Cependant, les femmes bénéficient plus que les hommes, des dispositifs de solidarité.

  Enfin, le rapport souligne le contraste suivant : « les personnes ayant les niveaux de vie les plus faibles avant la retraite (environ 40%) notamment celles ayant connu des fins de carrière complexes sur le marché du travail, voient leur niveau de vie s’améliorer lors du passage à la retraite, alors que celles ayant un niveau de vie plus élevé connaissent un léger recul » [3] . Tout ceci est évidemment relatif aux seuls revenus d’activité tels que salaires et indemnités.

Pour consulter le rapport du COR

Lisez la synthèse du rapport du COR élaborée par l’équipe de l’UNSA Retraités.

A lire aussi : La position de l’UNSA sur l’éviction de Pierre-Louis Bras de son poste de président du COR,


[11Rapport COR, synthèse, p.10

[22Ibidem, p.12

[33Ibidem p.15