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La retraite progressive mérite d’avantage d’intérêt

vendredi 23 septembre 2022

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Accessible dès 60 ans, la retraite progressive permet de réduire l’activité professionnelle et de toucher en contrepartie le cumul du salaire correspondant à une activité à temps partiel et d’une partie de la retraite de base et complémentaire. Cette période permet de cotiser à la retraite et d’acquérir de nouveaux droits. Lorsque le salarié cesse totalement son activité professionnelle, sa retraite définitive est recalculée en tenant compte de la période à temps partiel.

Trop beau pour être vrai ?
Pourtant, la retraite progressive est ouverte aux cotisants du régime général, de la Mutualité sociale agricole, de la Sécurité sociale des indépendants et du régime des professions libérales. Mais la DRESS, dans son rapport de 2022 sur les retraites note que deux salariés concernés sur trois ignorent l’existence de ce dispositif…

Trois conditions pour en bénéficier :

  1. Avoir au moins 60 ans,
  2. Justifier de 150 trimestres d’assurance : trimestres cotisés ou assimilés (service militaire, maladie, chômage…) et majorations de trimestres (par exemple pour enfants)
  3. Avoir l’accord de l’employeur et déterminer avec lui le temps partiel qui sera effectué pendant la retraite progressive (entre 40 et 80%).
    Les cadres au "forfait jours", exclus du dispositif jusqu’à présent, ont accès à la retraite progressive comme les autres salariés depuis 2022, à la suite d’une décision du Conseil Constitutionnel.

Quelle est la procédure pour la demander ?
Après accord avec l’employeur sur la durée de temps partiel, la demande se fait auprès de la CARSAT d’une part et de de l’AGIRC-ARRCO, d’autre part.

Quelle sera la part de retraite perçue ?
Pendant la retraite progressive, la pension est calculée en fonction du temps partiel. Par exemple, travailler à 60%, ouvre droit à 40% des retraites générale et complémentaire.

Que se passe-t-il lors du départ définitif à la retraite ?
Pendant sa retraite progressive, le salarié cotise et acquiert de nouveaux droits. Il peut même choisir de cotiser à l’assurance vieillesse comme s’il travaillait à temps plein.
Lors du départ définitif, la retraite est recalculée. Si l’activité a été poursuivie au-delà de 62 ans, alors que les conditions du taux plein sont atteintes, la retraite progressive permettra de majorer la retraite avec la surcote.

La retraite progressive pourrait être un dispositif gagnant-gagnant entre employeurs et salariés, pour permettre aux salariés de « lever le pied » à partir de 60 ans et aux entreprises d’assurer plus facilement la transmission des compétences. Il est dommage qu’il soit aussi peu utilisé : seulement 3,6% des nouveaux retraités ayant entre 60 et 69 ans ont choisi la retraite progressive.

L’ouverture du dispositif à tous les salariés du public et du privé et un renforcement de l’information sur les droits permettraient à chaque travailleur de mieux décider comment poursuivre son activité et de choisir le moment opportun pour prendre sa retraite.