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Polémique sur un accord collectif

samedi 18 mai 2024

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La SNCF et les quatre syndicats représentatifs (CGT, UNSA, SUD, CFDT) ont signé mi-avril 2024 un accord collectif pour accompagner la fin de carrière des métiers pénibles. Cet accord a aussitôt déclenché une campagne de presse virulente, alimentée par des personnalités politiques, jusque dans les rangs du Gouvernement.

91 000 cheminots tiennent un emploi reconnu comme pénible, en raison des contraintes physiques ou des horaires décalés. Le nouvel accord permet aux cheminots concernés soit de partir plus tôt (entre 18 et 36 mois avant l’âge légal selon la pénibilité des métiers), soit de travailler plus longtemps, éventuellement à temps partiel, en étant mieux rémunérés et en optimisant leurs pensions de retraite. Il s’appliquera à partir de janvier 2025.

L’accord actuel sur les fins de carrière date de 2008. Depuis, il y a eu trois réformes des retraites (2010, 2014, 2023) qui ont abouti à faire reculer l’âge moyen de départ à la retraite à la SNCF de 55 ans à 59 ans et 7 mois. L’âge moyen de départ à la retraite aumente mécaniquement de quatre à six mois chaque année. Il était donc nécessaire de revoir les conditions d’emploi des salariés les plus âgés et d’adapter la grille des rémunérations.

Le coût de l’accord est estimé à 35 millions d’euros, soit 0,3 % de la masse salariale. C’est huit fois moins que le coût de la fraude dans les trains qui est de l’ordre de 300 millions d’euros par an. Il n’y avait aucune raison objective de déclencher une polémique violente, accusant SNCF et syndicats de « contourner la loi sur les retraites aux frais du contribuable ».

À l’UNSA Retraités, nous condamnons les (ir)responsables politiques qui tentent de dresser les salariés les uns contre les autres. Nous constatons que ce sont les mêmes qui, après avoir montré du doigt les travailleurs issus de l’immigration, ont voté une loi scélérate, largement censurée par le Conseil Constitutionnel.