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Conjugalité aux âges avancés

mardi 9 avril 2024

◷ Lecture 3 min

Le Haut Conseil de l’Age a souhaité avoir un éclairage sur les comportements conjugaux et les configurations familiales chez les seniors. Pour cela le HCA a fait appel à l’Insee (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) l’Ined (Institut National d’Études Démographiques) et la Cnav (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse).

Commençons par quelques données statistiques.
• 6 retraités sur 10 vivent en couple marié.
• La vie en couple à la retraite est beaucoup plus répandue pour les hommes.
• 13,5% des résidents en Ehpad sont en couple.
• Les co-résidences de PA(Personnes Agées) avec leurs enfants se sont raréfiées.
• Les situations européennes concernant les modes de résidence des PA sont très contrastées.

Analyse des évolutions récentes
• Baisse de la fécondité.
• Diversification des formes d’union et déclin du mariage.
• Modification du classement des causes de rupture d’union aux âges élevés, vers davantage de divorces et moins de veuvage.
• Des remises en couple plus fréquentes aux âges élevés.

Quelques chiffres.
Les 85 ans et plus étaient 500 000 en 1975 et 15% d’entre eux étaient mariés.
Ils étaient 1.2 millions en 2000 et 22% étaient mariés.
Ils étaient 2,1 millions en 2020 et 31% étaient mariés.
En 2030 les premiers baby-boomers auront 85ans.

Et en EHPAD qu’en est-il ?
En 2007 11% des résidents étaient en couple et 43% y vivaient avec leur conjoint.
En 2019 13 % des résidents étaient en couple et 34% y vivaient avec leur conjoint.

Concernant les ressources :
Le revenu mensuel disponible est de 1560 € pour une personne seule et de 1940 €pour un couple
Un tiers des résidents en couple ont un niveau de vie inférieur au revenu médian.
Patrimoine mobilier ou immobilier :
Le taux de détention est plus faible pour le résident seul (26%) que pour le résident dont le conjoint vit ailleurs (55%)
90% des Ehpad public ont une habilitation totale à l’aide sociale contre 5% dans le privé lucratif.
Il y a 14% de chambres doubles en Ehpad public hospitalier contre 7% dans le privé lucratif.
38% des Ehpad public hospitalier public déclarent avoir des chambres sans douche contre 6%en privé lucratif.
Enfin les revenus moyens sont de 1380€ en Ehpad public hospitalier et de 2080 € en privé lucratif.

Pour terminer quelques éléments de réflexion :

*A domicile, la probabilité du recours à l’aide professionnelle est beaucoup plus faible pour une personne en couple par rapport à celle qui vit seule ou en co-résidence avec d’autres personnes.
*L’aide conjugale peut exposer les conjoints aidants et les conjoints aidés à une grande vulnérabilité et retarder durablement le recours aux soutiens extérieurs.
*L’attention légitime portée aux personnes seules ne doit pas détourner la vigilance à l’égard des
couples âgés
* La politique d’aide et de soins doit pouvoir être pensée à domicile et en établissement.

Nos positions :
L’UNSA Retraités revendique le renforcement des programmes de prévention inscrits dans la
loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement (ASV).

Le maintien à domicile
L’UNSA Retraités demande :
• Une meilleure coordination des intervenants entre eux.
• Une amélioration de leurs conditions de travail, de leur rémunération, de leur formation, et d’une meilleure prise en charge de leurs frais de déplacements, pour rendre plus attractifs les métiers d’aide à la personne.
• Une meilleure prise en charge du portage des repas, et des transports publics
notamment en milieu rural.
• Des contrôles, beaucoup plus fréquents, et inopinés, des organismes prestataires de
services, notamment en cas de demande des familles.

Les aidants :
L’UNSA Retraités demande
• Une augmentation de l’allocation de répit, actuellement très insuffisante (500 € par an aujourd’hui) et une déconnexion de cette allocation de l’APA.
• Des mesures pour les aidants en situation d’emploi, afin de concilier l’activité professionnelle et le rôle d’aidant.

L’accueil en établissement :
L’UNSA Retraités revendique :
• L’amélioration du ratio d’encadrement en EHPAD pour tendre vers 1 ETP pour 1 résident avec un effort prioritaire pour les personnels « au chevet » (aides-soignants et infirmiers).
• L’amélioration de la formation, des carrières de tous les personnels intervenant à domicile ou en établissement.
• Le renforcement des contrôles des EHPAD, qui doivent s’opérer de manière inopinée.
• Un droit d’alerte effectif pour les familles en cas de détection de situations anormales.