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L’emploi des seniors est en hausse

mercredi 25 septembre 2024

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Selon une étude de la DARES (Direction Animation Recherche Etudes et Statistiques) l’emploi des seniors de 55 à 64 ans a progressé en France de 10.2 points entre 2014 (réforme Ayrault-Touraine) et 2023 (réforme Borne).
Sur le long terme, entre 2000 et 2023, le taux d’emploi des seniors a progressé de plus 1 point par an, de 27.4%, sur l’ensemble de la période.

Le pourcentage de seniors de 55 à 64 ans en emploi progresse en France pour s’établir à 58.4%. S’il reste inférieur à la moyenne des pays de l’Union européenne, de l’ordre de 63,9%, on est loin du gouffre que nous décrivent certains.
Mieux, si l’on prend en compte l’emploi des femmes âgées de 55 à 64 ans, le taux d’emploi en France, 57.2%, est très voisin de celui constaté dans les pays de l’Union Européenne, 58.1%.
Les Français, et plus encore les Françaises ne sont pas les fainéants que l’on tente de stigmatiser, lorsqu’on veut faire passer en force le relèvement de l’âge d’ouverture des droits à la retraite.

Cette étude nous confirme plusieurs constats :
Les salariés français sont assez grands pour arbitrer eux-mêmes entre le niveau de retraite souhaité et l’âge de départ. Ils n’avaient pas besoin d’une loi coercitive pour prolonger leur activité.

Les femmes françaises prennent en moyenne leur retraite plus tard que les hommes. On en connaît les raisons, avec une pension moyenne inférieure à 1200 euros, elles sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à être éligibles au Minimum Contributif (MI CO), et pour bénéficier de ce droit, il faut avoir une carrière à taux plein (sans décote) et le plus souvent attendre 67 ans pour partir à la retraite.
Là aussi, la loi de 2023 était parfaitement inutile pour peser sur le choix d’une majorité d’entre elles.

Si l’emploi des seniors reste moindre en France par rapport à la moyenne européenne, les causes sont à chercher ailleurs que dans une inappétence chronique des Français au travail.

Les employeurs français évaluent autour de 50 ans l’âge auquel un salarié commence à devenir difficile à employer... Cette « date d’utilisation optimale », appliquée par nombre d’employeurs est la cause d’un chômage élevé chez les plus âgés. A ce propos, la réforme des retraites a « oublié » d’établir des mesures contraignantes à l’égard des entreprises pour favoriser l’emploi des seniors. La seule s’imposant vraiment est une déclaration concernant le départ des seniors de l’entreprise, qui, si elle n’est pas faite, peut générer une amende.

La pénibilité du travail est aussi un autre facteur. Le taux d’accidents du travail est plus élevé chez nous que chez nos voisins, et le taux de personnes en invalidité ou en maladie à la veille de la retraite est considérable, de l’ordre de 6 à 7% !

Enfin, l’adaptation des postes de travail pour les salariés les plus âgés, les dispositifs de transition progressive de l’emploi vers la retraite, restent à développer.

Ce qu’on en pense :
Si l’on veut favoriser l’emploi des seniors, il faut sensiblement améliorer leurs conditions de travail, imposer aux employeurs, des règles favorisant leur maintien dans l’emploi et renforcer les dispositifs de transition de l’emploi vers la retraite. Et surtout, laisser à chacun le libre choix de sa date de départ à la retraite à 62 ans, voire plus tôt en cas de carrière longue.

Pour aller plus loin :Le dossier de la DARES de septembre 2024