Accueil > Société > Loi « Immigration » : Importance de la contribution des travailleurs (…)

Loi « Immigration » : Importance de la contribution des travailleurs immigrés dans le secteur social – médical

vendredi 3 mai 2024

◷ Lecture 3 min

Le HCFEA (Haut Conseil de la Famille de l’Enfance et de l’Age) réuni en groupe de travail transversal réunissant les 3 conseils a travaillé sur les conséquences de la loi « Immigration » dans les 3 secteurs sus mentionnés. Cet article traitera de celles sur l’Age.

Comme en attestent les enquêtes sur les besoins de main d’œuvre et de recrutement de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des Statistiques qui est une direction de l’administration publique centrale française, dépendant du ministère du Travail) et de France Travail, ainsi que de nombreux rapports dont ceux du Conseil de l’âge, les difficultés de recrutement (établissements et services médicaux-sociaux, établissements d’accueil du jeune enfant) ou de remplacement de professionnels cessant leur activité (assistantes maternelles, accueillants familiaux) sont actuellement très vives dans le secteur social - médical. Par ailleurs, les travaux de France Stratégie sur les métiers et les besoins de recrutement à horizon 2030/2037 placent les métiers de la santé et du social parmi ceux qui seront en forte tension à moyen terme. Or, la contribution des travailleurs immigrés dans les métiers d’accompagnement, d’accueil et de soin aux personnes est particulièrement importante.

En 2017, d’après la Dares, la France comptait 2,7 millions de travailleurs immigrés, occupant un emploi sur dix. Ils étaient surreprésentés dans 35 métiers, se caractérisant « globalement par des conditions de travail plus contraignantes que la moyenne, liées à des contraintes physiques, des limitations physiques, des contraintes de rythme, du travail répétitif, des périodes de travail durant les jours non ouvrables ou en dehors des plages de travail habituelles et un morcellement des journées de travail ».
Parmi ces secteurs marqués par une surreprésentation des travailleurs immigrés et des tensions sur le marché du travail, on retrouve des métiers du secteur des services aux particuliers, du travail social et de la santé :
 les services aux particuliers et aux collectivités comprenant les aides à domicile et aides ménagères (15,5 %), les assistantes maternelles (13,6 %), les employés de maison (38,8 %), emplois occupés très majoritairement par des femmes et marqués par de faibles niveaux de reconnaissance et de rémunérations.
 les médecins et assimilés (11,7 %).

Par ailleurs, la répartition des travailleurs immigrés sur le territoire national est hétérogène et, dans certaines régions, la proportion des emplois qu’ils occupent pour certains métiers est très élevée. En 2018, ils représentaient 22 % de l’ensemble des emplois de la région Île-de-France, y occupant plus fréquemment des métiers peu qualifiés avec des conditions difficiles de travail et de recrutement.
Ainsi, en Île-de-France, plus de quatre assistantes maternelles (43,6 %) et six aides à domicile, aides ménagères ou employés de maison sur dix sont immigrés (61,4%).
Dans la perspective de besoins importants de recrutement, actuels et futurs, des secteurs du social et de la santé, le tarissement de l’apport de la main d’œuvre immigrée serait un facteur d’accroissement des tensions actuelles sur ces métiers.

Conclusion du HCFEA
Les besoins de recrutement, actuels et futurs, dans les secteurs du social, de l’éducation et de la santé sont importants. Or ces secteurs sont marqués par une surreprésentation des travailleurs immigrés. Le HCFEA considère que l’accueil dans de bonnes conditions de la main d’œuvre immigrée est un facteur permettant de réduire les tensions actuelles sur ces métiers essentiels pour les familles, les enfants et l’accompagnement des personnes vulnérables.

Avis de l’UNSA Retraités
A l’UNSA nous étions opposés à cette loi qui allait créer encore plus de précarité, d’exclusions et les parlementaires qui ont voté pour cette loi semblent avoir oublié que « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » comme l’affirme l’article Ier de la déclaration des Droits de l’Homme, à laquelle se réfère le préambule de la Constitution de la République Française. En adoptant un texte très largement inspiré par la majorité sénatoriale, avec l’appui des députés du Rassemblement National, les députés de la majorité présidentielle ont validé une loi « Immigration » qui tourne le dos aux valeurs de la République.
En plus de tout l’aspect (in)humain, c’est une ineptie du point de vue économique comme le montrent les chiffres plus haut.