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Retraites : le report de l’âge légal fait augmenter le chômage des seniors
dimanche 1er octobre 2023
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Une étude de l’Unédic *, publiée le 1er mars 2023, montre que l’âge légal de départ à la retraite entraîne un pic de ruptures conventionnelles trois ans avant la date d’ouverture des droits. Ce qui correspond à la durée d’indemnisation chômage dont pouvaient bénéficier les plus de 55 ans sur la période de l’étude.
Un Pic de ruptures conventionnelles à 59 ans.
L’Unédic observe en 2021 une nette hausse, à 59 ans, des licenciements pour inaptitude et des ruptures conventionnelles, autrement dit, « d’un commun accord » entre l’entreprise et son salarié. Ces dernières donnent droit au chômage. Or, les plus de 55 ans pouvaient être indemnisés pendant trois ans, ce qui leur permettait d’être indemnisés jusqu’à 62 ans, soit l’âge légal de départ à la retraite avant la réforme de 2023.
Ainsi, à 59 ans, 25% des ouvertures de droit au chômage le sont à la suite d’une rupture conventionnelle, contre 17% à 56 ans. Soit un taux « qui remonte au niveau de celui que l’on observe pour les trentenaires, catégorie d’âge la plus concernée par les ruptures conventionnelles ».
Cette étude confirme l’hypothèse que l’âge de départ à la retraite et les règles d’assurance chômage ont un impact sur les stratégies des entreprises pour se séparer de leurs seniors. En effet, en 2010 alors que l’âge légal de départ était encore de 60 ans, ce pic était atteint autour de 57-58 ans.
Le pic devrait se décaler à l’avenir sous l’effet du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et des nouvelles règles d’assurance chômage qui ont réduit depuis le 1er février 2023 la durée d’indemnisation maximale de 25% pour les nouveaux entrants au chômage, soit 27 mois au lieu de 36 pour les plus de 55 ans.
Le report de l’âge légal fait augmenter le chômage des seniors
Selon l’étude, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans a entrainé entre 2010 et 2022 une hausse de 100.000 du nombre d’allocataires au chômage de plus de 60 ans. Parmi eux, 65 000 ont 60 ou 61 ans du fait du décalage de l’âge légal. Et 20 000 ont 65 ou 66 ans, du fait du décalage de l’âge d’annulation de la décote (de 65 à 67 ans) et de la hausse de la durée de cotisation.
Cette étude de l’Unédic corrobore et renforce l’analyse de l’UNSA Retraités sur la nocivité de la réforme des retraites de 2023 qui prive les salariés français de deux de leurs meilleures années de retraite, sans perspective de réduction significative du déficit public.
Avec l’UNSA, nous revendiquons des mesures pour accompagner les fins de carrière :
– La mise en place d’un accompagnement aux fins de carrières dans le secteur privé comme dans le secteur public
– La possibilité aux travailleurs de préparer leur départ, notamment d’alléger leur charge de travail dans le cadre d’un dispositif de départ en retraite progressif.
* L’Unédic (Union Nationale Interprofessionnelle pour l’Emploi dans l’Industrie et le Commerce) gère l’assurance chômage. Elle est chargée de collecter les cotisations des employeurs et des salariés pour financer les allocations chômage et les aides en cas de perte d’emploi.