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9 juin, pour une Europe sociale.

samedi 4 mai 2024

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Dans quelques jours, chacun de nous sera invité à déposer dans l’urne un bulletin de vote pour désigner les 81 députés qui représenteront la France au Parlement Européen.
Quand ce scrutin n’est pas boudé, il est souvent utilisé par l’électeur pour sanctionner la politique nationale plutôt que pour arbitrer des choix politique concernant la politique européenne. Nous sommes pourtant en demande d’une Europe plus sociale, plus juste, plus attentive à la situation des travailleurs, actifs ou retraités, comme à celle des plus précaires.

Même si les institutions européennes peuvent sembler lointaines, certaines avancées sociales ne sont pas négligeables. En témoignent des progrès certes limités, mais qui vont dans le bon sens, telle la directive instaurant le principe d’un salaire minimum, ou plus récemment cette autre directive protégeant les droits des travailleurs des plateformes type Uber ou Deliveroo. Ces acquis résultent de revendications portées depuis plusieurs années par la Confédération Européenne des Syndicats.

Pour les retraités, plus spécifiquement, la CES conjointement avec la Fédération Européenne des Retraités et des Personnes Âgées, revendique des niveaux de pension permettant une vie digne, une revalorisation des retraites tenant compte à la fois de l’évolution des prix et de la progression des salaires des actifs, ainsi qu’un minimum de pension européen permettant de garantir à chaque personne âgée la satisfaction des besoins essentiels.
La FERPA a popularisé ces revendications auprès des candidats aux élections européennes.

Mais l’échéance du 9 juin porte aussi un fort enjeu démocratique. Les récentes élections, comme les multiples sondages, nous font craindre une forte poussée de l’extrême droite, en Europe comme en France. Cette situation pourrait entraîner des risques importants pour nos libertés comme pour les droits des travailleurs. Malgré un discours parfois paré d’un habillage social, jamais les gouvernements d’extrême droite n’ont engagé de mesures favorables au monde du travail. Bien au contraire, là où elles sont au pouvoir, les forces d’extrême droite prennent pour cible les droits des salariés et le droit syndical.

Il suffit avant de faire son choix, le 9 juin, de lister les revendications que nous portons avec la FERPA pour une Europe plus sociale et de vérifier quels candidats sont les mieux à même d’y répondre. Il suffit en lisant cette infolettre, de constater avec le Haut Conseil de l’Âge que les salariés issus de l’immigration sont nombreux dans les métiers du soin et de l’aide à la personne. Il est facile d’en déduire qu’une politique prétendant renvoyer les immigrés au-delà de nos frontières mettrait à mal la capacité d’assurer une politique du soin et de l’accompagnement de la perte d’autonomie, en se privant de ceux qui la mettent en œuvre.
Les lois prétendant réguler de manière brutale les flux migratoires sont contraires aux principes de l’humanisme et contraires à l’intérêt de la nation.

Nous invitons nos adhérents et ceux qui se retrouvent dans les valeurs de l’UNSA à se prononcer le 9 juin pour des candidats attachés aux valeurs de démocratie et de progrès sociale, de justice et d’équité fiscale, pour avancer vers une Europe plus juste, plus fraternelle, et plus ouverte à l’autre. Nous les invitons à rejeter toutes les candidatures porteuses d’exclusion, de racisme et de discrimination. Nous les invitons à exprimer un vote conforme aux valeurs que nous portons à l’UNSA.