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Barrage

lundi 8 juillet 2024

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L’UNSA avait appelé à faire barrage à l’extrême droite. Le 7 juillet, la France républicaine s’est levée, massivement, pour exprimer son refus du Rassemblement National. Ce refus s’est manifesté dans les urnes grâce à la discipline du Front républicain, stratégie que l’on disait moribonde. L’Europe, qui nous regardait avec appréhension, est aujourd’hui rassurée. Les démocrates sont soulagés. Mais la victoire des forces démocrates est enregistrée dans un contexte où l’extrême droite enregistre des progrès en sièges considérables.

Les forces rassemblées le dimanche 7 juillet pour barrer la route à Jordan Bardella n’ont pas droit à l’erreur. Avec un tiers des suffrages et plus de 140 députés, le Rassemblement National est en embuscade.
La France a exprimé hier un profond besoin de changement. Changement pour plus de justice sociale, changement pour plus d’égalité, changement pour mettre fin aux privilèges fiscaux largement concédés aux plus riches en sept ans de macronisme.
La France a voté contre la réforme des retraites, contre la réforme de l’assurance chômage, contre les reculs des droits sociaux, contre la réduction des minima sociaux.
La France a dit son espoir de meilleurs salaires, de meilleures pensions. Elle a affirmé son exigence de retrouver des services publics de qualité, son inquiétude face aux déserts médicaux.
La France a exprimé son refus de la brutalité politique, son attente d’une vraie démocratie sociale laissant toute sa place au dialogue, respectant et écoutant les corps intermédiaires.
Ceux qui vont demain exercer le pouvoir devront prendre l’exacte mesure des fractures qui minent notre pays, dans les régions rurales les plus déshéritées, dans les friches industrielles du Nord et de l’Est qui n’ont pas réussi à panser les blessures des crises économiques antérieures. Ils doivent redonner espoir à ceux qui souffrent, et faute d’être entendus, se tournent vers le populisme pour crier leur désespoir.
Ils doivent répondre à nos attentes, en matière de justice sociale, de justice fiscale, et face aux enjeux sociétaux et environnementaux auxquels nous sommes confrontés.

Ils peuvent tracer la voie d’une embellie sociale. À l’UNSA, avec l’intersyndicale, nous sommes déterminés à jouer notre rôle pour construire une société du mieux-être, de la justice sociale. En rappelant que le droit à l’erreur n’existe pas. Sous peine d’ouvrir grandes les portes de l’Élysée à la droite extrême.

Claude Lassalvy