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Après les jeux, le pain !

mercredi 28 août 2024

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L’été 2024 aura été marqué par les Jeux Olympiques. La XXXIII ème olympiade de l’ère moderne se poursuit avec les jeux paralympiques. Ne boudons pas notre plaisir, la fête fut belle, et a contribué à mettre en lumière la diversité et les mérites des athlètes français. Elle a aussi constitué un temps d’unité retrouvée pour la Nation, ce qui n’est pas si fréquent.

Les débuts de l’aventure furent pourtant altérés par le sabotage des installations de la SNCF, suivi par celui des réseaux des opérateurs numériques, voire par la polémique dérisoire concernant la prétendue caricature de la Cène, lors de la cérémonie d’ouverture, les bigots confondant Bacchus et Jésus, occupés qu’ils étaient à chasser le blasphème ! On peut aussi, si l’on a l’esprit chagrin, regretter la récupération politique de cet évènement sportif de portée mondiale par le président Macron, ou par Gabriel Attal, les joues barbouillées de bleu, blanc rouge....
L’augmentation prohibitive du prix des transports parisiens, le prix d’accès excessif pour assister à certaines épreuves et plus encore à la cérémonie d’ouverture, les multiples contrôles par QR code sur smartphones ont quelque peu abimé le caractère populaire de la fête. Le peuple était parfois renvoyé à son téléviseur pour prendre part à l’évènement.
La période qui a précédé les Jeux fut très agitée, conséquence de la décision brutale du Chef de l’État de prononcer la dissolution de l’Assemblée. Nous avons pris acte de la volonté d’une trêve politique pour la durée des jeux. Il ne s’agissait pas de gâcher le plaisir des Français.
Mais désormais, il convient de revenir aux réalités les plus vernaculaires. La France a exprimé clairement à trois reprises, le rejet de la politique impulsée par le gouvernement démissionnaire. L’artifice un peu biaisé de l’élection de Madame Braun-Pivet à la présidence de la nouvelle Assemblée Nationale ne peut donner le change.
Si notre propos n’est pas, en tant que syndicalistes, d’investir le champ du politique, rappelons que nous avons combattu la politique mise en œuvre par les gouvernements de Mme Borne et de M. Attal, qu’il s’agisse de la réforme des retraites, de la loi immigration ou de la réforme de l’assurance chômage…
D’immenses portions de nos territoires ont exprimé leurs attentes, leur désarroi, par un vote de rejet des politiques menées précédemment. La seule réponse pour enrayer la montée des extrémismes est une réponse sociale. Les villages, les petites villes, les zones rurales ont le sentiment d’être oubliés. Il faut répondre à l’attente de ces citoyens par une revalorisation des salaires, des pensions et des prestations sociales, la restauration d’un maillage de services publics de proximité, une lutte déterminée contre les déserts médicaux.
Cela suppose des moyens, et donc une mise à contribution des plus favorisés, pour une politique plus sociale, plus juste, plus humaine.
La fête olympique fut belle, et porteuse d’un message de fraternité, qui trouve sa suite avec les Jeux paralympiques. Il appartiendra au nouveau gouvernement de faire vivre cette fraternité au quotidien en utilisant les leviers de la solidarité et de la justice sociale.