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Au nom de nos valeurs, pour l’universalisme républicain !

lundi 1er juillet 2024

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Le 30 juin, 10 600 000 suffrages de nos concitoyens se sont portés sur des candidats de la droite extrême. Le Rassemblement National est aux portes du pouvoir. C’est une menace pour la démocratie, pour les valeurs de la République et pour les droits des travailleurs. Pressentant ce risque, le Bureau National de l’UNSA a appelé le 26 juin à faire barrage à l’extrême droite.
Il ne reste que quelques jours pour convaincre.

Après sept années passées sous l’autorité du Président Macron et des quatre Premiers Ministres qu’il a imposés au pays, les Français, maltraités, brutalisés, parfois même physiquement, ont fait le choix de sanctionner le gouvernement Attal. Ils l’ont fait durement, puisque huit électeurs sur dix se sont détournés des candidats de ce qui fut la majorité présidentielle.
C’est le prix à payer pour une politique antisociale, qui a vu la régression des droits des salariés, la réduction des minima sociaux. C’est la rançon du mépris généralisé, de l’arrogance et du refus d’entendre les corps intermédiaires.
Les Français ont dit leur refus de cette politique, mais un tiers d’entre eux a choisi pour exprimer sa souffrance, une solution qui risque de s’avérer pire que le mal, et d’ébranler les fondements de notre République. En jetant en pâture à l’opinion, celui qui est différent, par son origine, sa couleur de peau, sa culture, comme un facile bouc émissaire, l’extrême droite remet en cause le droit du sol, pourtant multiséculaire dans notre pays, instaure la priorité nationale en violation des principes de notre constitution, et prétend faire de certains d’entre nous des citoyens de seconde zone, contraints à chaque instant de faire la preuve de leurs droits.
C’est, à bas bruit dans un premier temps, la fin de l’universalisme républicain si nous n’y mettons pas un coup d’arrêt.
Pour faire passer le programme xénophobe du Front National, son avatar récent, relooké Rassemblement National, s’est revêtu d’un vague vernis social, histoire de séduire les plus modestes. Ce vernis s’est déjà craquelé au cours de cette (trop) brève campagne électorale. Ceux qui espéraient la retraite à 60 ans, ont compris au détour d’une phrase, en voyant ressortir la notion oubliée « d’âge pivot », qu’il s’agirait plutôt de 66 ans, pour peu qu’on soit rentré un peu tard dans le mode du travail.
Ceux qui voient dans l’exclusion des travailleurs issu de l’immigration une panacée aux maux de notre temps, devraient penser qu’ils sont nombreux, ces travailleurs issus de la diversité, dans les métiers du soin et de l’aide à la personne.
Ceux qui comptent sur la bienveillance des nouveaux élus Rassemblement National pour protéger les travailleurs, devraient considérer les votes émis par les parlementaires de ce groupe, contre l’augmentation du SMIC, contre le gel des loyers en période inflationniste, contre l’égalité salariale hommes femmes...

Deux Français sur trois ont porté leurs suffrages sur d’autres candidats que ceux du Rassemblement National et de ses alliés. « Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat »... Au-delà des divergences, au-delà des différences d’appréciation, nous invitons chacun à réfléchir en toute indépendance, mais pour nos amis, pour nos lecteurs, nous rappelons que l’UNSA a pour valeurs, depuis sa fondation, le refus de toutes les discriminations, la défense des valeurs de la République. Quand on est à l’UNSA, on est libre de notre choix, mais parce qu’on est libre mais ensemble, on se bat pour les valeurs d’universalisme et pour ce qui rapproche les hommes, pas ce qui les sépare.

Alors le 7 juillet prochain, faisons barrage à l’extrême droite, émettons un vote conforme à nos valeurs contre toutes les discriminations. Pour que le 8 juillet prochain, parce que nous aurons barré la route à l’extrême droite, nous soyons encore fiers d’être à l’UNSA. Libres, mais ensemble, quel que soit notre patronyme, quelle que soit notre couleur de peau, quelle que soit notre origine.

Claude Lassalvy