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Anglicismes sympas… ou pas !

lundi 15 avril 2024

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Les anglicismes sont à la mode, dans la « start-up nation », même si notre président à inauguré voici quelques six mois la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts. Ils trahissent parfois une tendance à rouler dans la farine les pauvres consommateurs que nous sommes. Décryptage...

Shakespeare, reviens ! Ils sont devenus fous !
Nous avions évoqué dans un article précédent l’anglicisme « batch cooking », qui consiste à anticiper les repas de la semaine en les préparant le week-end… Pratique que connaissaient nos grand-mères, en l’absence de réfrigérateur, qui savaient anticiper en préparant le pot-au-feu le jour où passait le boucher ambulant.

Le « cash stuffing » quant à lui figure en bonne place parmi les anglicismes à la mode. Mais, répartir de l’argent liquide chaque mois dans des enveloppes identifiées par poste de dépenses, n’est pas nouveau me direz-vous, car nos grands-parents, toujours eux, pratiquaient cela couramment avant que la bancarisation galopante ne s’impose à notre société. De là, à faire un retour en arrière en matière de paiement, probablement pas, même si les adeptes du « cash stuffing » estiment que cela permet de beaucoup mieux gérer un budget chaque mois plus serré, d’éviter les achats compulsifs, ou de céder aux sirènes enjôleuses d’une grande distribution avide de ventes… Quand le « reste à vivre » se contracte, la résurgence dans le budget familial de méthodes associées aux périodes de pénurie n’a rien d’étonnant.

Pigeons requis

D’année en année, les négociations commerciales entre les industriels de l’agro-alimentaire et les acteurs de la grande distribution sont plus féroces et plus médiatisées. Cela se résume à une partie de tennis en fonds de court, chacun renvoyant inlassablement la balle à l’autre, en lui imputant la responsabilité de la hausse des prix que subit le consommateur final. Et les distributeurs, pour détourner l’attention de leurs marges qu’ils rechignent à grignoter, pointent du doigt les méthodes peu reluisantes des industriels. C’est ainsi que nous sont révélés d’autres anglicismes tels que la « shrinkflation » ou réduflation en bon français : même emballage, prix maintenu ou parfois augmenté, mais… moins de produit !
À cet artifice très contestable s’ajoute la « cheapflation » qui consiste à remplacer des ingrédients par d’autres de moins bonne qualité et donc moins coûteux, tout en maintenant un tarif identique voire supérieur. Escroquerie et abus de confiance ne sont pas loin…