Bonjour, ici votre banque…

Les Français deviendraient-ils moins vigilants sur la sécurité des sites que la toile met à leur disposition ? C’est ce que tend à démontrer ce sondage de la FBF, selon lequel 71 % des utilisateurs vérifient les paramètres de sécurisation des sites WEB, contre 76 % il y a un an.

L’objet du délit est dans votre poche

Outre les sites internet dévoyés, il existe un procédé bien rodé qui repose sur l’arnaque téléphonique, et par lequel même les plus méfiants d’entre nous peuvent se faire avoir. Il est vrai que les escrocs agissent en vrais professionnels : l’argumentaire est élaboré et prévoit de nombreux cas de figure. Si certains vous appellent avec un numéro quelconque, voire un numéro de portable - ce qui devrait éveiller la méfiance - d’autres, adeptes d’un « spoofing » bancaire plus élaboré affichent le numéro de téléphone de votre établissement financier. Sur votre écran de téléphone s’affiche donc le numéro de votre agence bancaire, pour peu que ses coordonnées soient enregistrées dans votre répertoire : l’illusion est alors parfaite.

Un argumentaire fouillé

L’appelant se présente généralement comme un conseiller bancaire ou un agent du service fraude de l’établissement ou, plus crédible encore, du centre national contre la fraude sur cartes bancaires. Il vous informe qu’une ou plusieurs opérations frauduleuses sont en cours sur votre compte, et qu’il faut agir dans l’urgence pour les stopper. Et son dossier est travaillé en amont, le plus souvent, il est en possession de vos informations personnelles : nom, adresse, numéro de compte, parfois même du montant de vos avoirs ! Pis encore, par souci de sécurisation, l’appel peut être précédé d’un « SMS de la banque » vous informant qu’un conseiller va vous joindre sur votre portable pour un soupçon de paiement frauduleux depuis votre carte bancaire, dont parfois même le numéro est indiqué.
Afin de soi-disant bloquer la tentative de fraude, explique ce « sauveur », il est indispensable de valider sans délai une opération sur votre espace personnel, lui permettant ensuite de rejeter l’opération : vous imaginez aisément la suite...

Bienvenue au club !

Force est de constater que ces escroqueries se multiplient , pour autant, les (vrais) conseillers ne cessent de mettre en garde leurs clients, les messages de vigilance sur les applications numériques sont très clairs et systématisés, quant aux contrôles à la connexion, ils se multiplient à l’envi. Malgré cela, le nombre de victimes ne diminue pas : il serait au contraire en croissance exponentielle.
Pour la victime de la fraude, les conséquences financières peuvent être lourdes, d’autant que la banque, sauf geste commercial assez rare, se défausse souvent considérant que le client a lui-même donné son aval à l’opération frauduleuse.

Vous souriez intérieurement en considérant que la victime, qui a été un peu crédule, ne peut s’en prendre effectivement qu’à elle-même : mais les circonstances de la vie et la coïncidence de nombreux autres éléments ou sollicitations diverses concomitantes, auxquelles vient se greffer un impératif « d’urgence à faire » peuvent vous aussi vous abuser… Repensez-y quand, à votre tour, vous serez victime de ce type d’escroquerie. Car, immanquablement, un jour ou l’autre, vous baisserez la garde…