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Manger à sa faim ?

lundi 18 septembre 2023

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Manger à sa faim ! Après deux ans d’inflation, c’est le problème auquel se trouvent confrontés neuf millions de Français pauvres.

Les associations caritatives ont multiplié les alertes, début septembre. Ce sinistre constat vient démentir l’optimisme affiché par nos ministres concernant les performances économiques du pays. Si certains indices peuvent apparaître moins mauvais que chez certains de nos voisins, l’Allemagne en particulier, les salariés, les Français modestes, les étudiants, les petits retraités… n’en perçoivent aucun effet et voient au fil des mois leur situation se dégrader.

Les causes : des salaires en berne, qui ne permettent plus aux travailleurs pauvres et parmi eux, à trop de femmes contraintes au temps partiel non choisi, de vivre dignement. Et aussi, des emplois sous qualifiés et mal rémunérés, des pensions toujours en recul par rapport à la hausse des prix, des prix de l’alimentation et de l’énergie qui s’emballent au fil des mois, un coût du logement inabordable pour trop de familles…

A l’autre extrémité de l’éventail social, l’accumulation de l’épargne témoigne d’une authentique prospérité. L’envolée de la valeur des biens immobiliers, même si elle plafonne un peu ces derniers temps, a multiplié le nombre de millionnaires. Le constat est évident, le ruissellement ne marche pas… Pire encore, l’État se montre plus généreux, au plan des aides et de la fiscalité, à l’égard des entreprises et des plus riches. Les exonérations de cotisations ont été multipliées par 3.5 en dix ans sans que la répercussion sur les salaires et l’emploi n’améliore la condition des travailleurs. Bien au contraire, les atteintes aux droits sociaux, le recul des prestations sociales, ont conduit à la situation constatée par les Restos du cœur ou le Secours populaire.

Il faut, d’urgence, apporter des corrections à la politique menée par le gouvernement Borne :
Cela passe par une augmentation des salaires et des pensions, à même de compenser l’inflation subie depuis trop de temps.
Cela passe par une meilleure répartition des richesses. Une fiscalité plus exigeante pour les plus hauts revenus permettrait également d’avancer vers plus de justice sociale et plus de solidarité en direction des plus fragiles et des plus précaires.
Ces revendications, nous les porterons dans la rue le 13 octobre, au côté des actifs, dans le cadre unitaire de l’intersyndicale.
Pour la dignité des travailleurs, actifs comme retraités. Pour que chacun, dans la France de 2023, puisse manger à sa faim !

Appel 13 octobre