Rapport du Haut Conseil de l’Âge sur l’engagement social des retraités : un désamour relatif des retraités pour l’engagement.

Une baisse des temps consacrés aux activités « collectives » :

-L’investissement associatif :
la participation des seniors aux activités associatives est en baisse assez continue depuis le milieu des années 2010 selon le baromètre d’opinion de la Drees passant de 30,6 % en moyenne en2014 à 26,9 % en 2024 Depuis 2020, la participation associative des 65-74 ans semble se stabiliser, autour de 30 %, mais 10 à 15 points en dessous des « pics » de 2004 et 2014. La participation associative des plus de 75 ans remonte depuis sa chute importante entre 2016 et 2020 et se rétablit à un niveau historiquement haut en 2024 à 30,9 %, sensiblement équivalent à celui des « pics » de 2004 et 2016. La participation des autres classes d’âge est relativement stable sur la période, à l’exception de celle des 55-64 ans qui ne cesse de diminuer depuis le milieu des années 2000 : de 40,3 % en 2006 à 26,9 % en 2024.

-La participation syndicale :
Avec le vieillissement de la population, et le passage à la retraite des générations du baby-boom depuis le milieu des années 2000, la structure par âge du salariat et le poids relatif des retraités a pu avoir des incidences sur la participation syndicale.
Si, au moment des premiers départs à la retraite des générations du baby-boom, il était projeté que la démographie syndicale « vieillisse » principalement par le « haut » (c’est-à-dire via une augmentation de la part des plus âgés), avec une participation croissante des retraités, ce phénomène apparait plus complexe aujourd’hui à l’échelle de chacune des générations et la baisse continue de la participation syndicale depuis 2004/2005 est plus marquée pour les 65 ans et plus : alors qu’elle baisse de 8,7 % à 7 % entre 2004 et 2024 pour l’ensemble de la population, la participation syndicale des 65-74 ans passe de 7 % à 3,2 % et celle des 75 ans et plus de 5,1 % à 2 %40 .

-L’investissement dans la vie politique :
concernant les collectivités territoriales, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, près de 40 % de l’ensemble des élus ont 60 ans ou plus en 2023 - près de 61 % d’entre eux étant retraités. Cette proportion varie fortement selon le type de mandat : les seniors sont majoritaires dans la population des maires (61,1 %) et de leurs 1^ers adjoints (53,0 %), des présidents de conseils départementaux (58,9 %) ainsi que régionaux et territoriaux (52,6 %) ; ils sont surreprésentés, mais ne sont pas majoritaires, pour les autres types de fonctions électives.
Il faut toutefois noter que la proportion des 60 ans ou plus dans l’ensemble des élus locaux a fortement chuté entre 2020 et 2021, à la suite notamment des élections municipales de 2020, après avoir fortement progressé durant les années 2010 . Elle progresse de nouveau depuis, sans atteindre toutefois son niveau de 2020.

Quels sont les liens entre la participation sociale et un possible recul des besoins d’aide à l’autonomie ?
Les travaux de recherche sur les liens entre la participation sociale d’une part, et les besoins d’aide à l’autonomie ou l’évolution de l’état de santé d’autre part, suggèrent un consensus sur un effet protecteur de la participation sociale. Cet effet dépend néanmoins du type de participation et des caractéristiques des personnes âgées. Ainsi, le bénévolat semble généralement avoir des effets positifs sur la santé, alors que l’aide à un proche en besoins d’aide à l’autonomie peut avoir des effets négatifs.
Toutefois cette participation est plus masculine, plus diplômée et elle dépend bien entendu de l’état de santé.

Nous aborderons dans notre prochaine lettre les freins possibles à l’engagement et les incitations pouvant aider à la poursuite de l’engagement dans le bénévolat.