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Retraités et bénévoles, ce que dit notre Baromètre 2025

jeudi 20 novembre 2025

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Nous avons traité dans plusieurs articles du rapport qu’entretiennent les retraités avec la pratique du bénévolat, notamment en reprenant les rapport produits par le Haut Conseil de l’Âge sur le sujet.
Dans notre enquête annuelle sur la situation des retraités, nous nous employons à mesurer le degré d’investissement des personnes qui nous répondent dans les activités bénévoles et leur engagement dans l’altruisme.
Le constat est plutôt encourageant.

L’édition 2025 de notre Baromètre UNSA des retraités nous permet d’avoir une lecture assez précise du rapport entretenu par les retraités qui nous ont répondu avec le bénévolat.

Une solide pratique du bénévolat chez les retraités proches de l’UNSA.

60.82 % des répondants déclarent avoir une activité bénévole. Cette proportion est un peu plus faible chez les femmes (59%) que chez les hommes (62.5%).
Les retraités qui sont à la retraite depuis plus de 5 ans et moins de 15 ans sont les plus investis dans le bénévolat. Ils sont deux sur trois à pratiquer une activité bénévole.
Les adhérents d’un syndicat de l’UNSA ont également un investissement dans le bénévolat plus important, de l’ordre de 66%.
Les ruraux sont plus investis dans le bénévolat (63.22%) que les urbains (58.9%).

Le niveau de la pension, déterminant pour l’activité bénévole
L’investissement des retraités est également variable selon le niveau de pension.
Investissement dans le bénévolat en fonction du niveau de pension

Les retraités les plus modestes ont plus de difficultés à s’investir dans le bénévolat, car ces pratiques supposent d’engager des frais pour se déplacer, quelquefois d’acquitter des cotisations, et de mobiliser du temps. Or parmi nos répondants, ils sont les plus investis dans le cumul emploi-retraite, par nécessité économique.
Quand on dispose d’une pension très faible, on est plus fréquemment contraint de recourir à un travail en complément de sa retraite pour parvenir à boucler ses fins de mois, ce qui rend moins disponible pour l’engagement bénévole.
Dans la tranche des retraités percevant une pension entre 1000 et 1400 €, un sur dix déclare avoir une activité professionnelle en complément de sa retraite par nécessité économique.

Portrait type du retraité bénévole selon notre baromètre
Parmi les répondants à notre baromètre, le profil type du bénévole pourrait être une ou un retraité.e , vivant dans le secteur rural, à la retraite depuis plus de cinq ans mais moins de quinze ans, et disposant d’une retraite supérieure à 2000 euros. Avec ce profil, 72% des retraité.e.s sont investi.e.s dans le bénévolat.

Les évolutions constatées par rapport à 2024
Sur des panels de répondant assez proches (+11% de réponses par rapport à 2024 en 2025), on note une constance dans la proportion de retraités investis dans le bénévolat.
On relève cependant que l’investissement des femmes se renforce (+2 points) en 2025, quand celui des hommes se contracte.
De même, chez les plus de 75 ans, la pratique d’activités bénévoles progresse de 4 points.On constate une chute importante de l’implication dans le bénévolat chez les plus modestes (à pondérer car le nombre de répondants est limité), mais un maintien chez les retraités disposant de pensions de 1000 à 1400 €.
L’investissement dans le bénévolat régresse légèrement chez les jeunes retraités passant de 56,99% à 56,37% en 2025.
La pratique du bénévolat évolue peu en milieu urbain, par contre, les retraités du secteur rural s’investissent davantage.

Des freins à l’engagement dans le bénévolat
Le niveau de vie influe fortement sur l’investissement dans les pratiques bénévoles. Il faut avoir résolu les problèmes quotidiens de précarité pour se rendre plus disponible à des pratiques altruistes. Les difficultés cumulées incitent au repli sur soi, s’ils ne sont pas forcément exclus, car ils conservent un fortement sentiment d’utilité sociale par ailleurs, les retraités pauvres vivent souvent en reclus.
D’autre part, l’investissement dans le bénévolat est en recul chez les retraités les plus jeunes. Le relèvement de l’âge de départ à la retraite, la baisse relative du niveau des pensions chez les nouveaux retraités par rapport à leurs aînées sont autant de raisons qui peuvent expliquer une tendance au repli sur soi.

Plus altruistes qu’hédonistes
Mais l’altruisme et l’investissement désintéressé dans le monde associatif comme dans la vie de la cité demeurent des valeurs fortes chez les retraités que nous avons interrogés. Une réalité qui vient démentir le portrait d’hédonistes, indifférents aux autres, que certains politiques ont voulu dresser des retraités.
La génération des « boomers » est aussi celle qui fait vivre les restaus du cœur, certains feraient bien de ne pas l’oublier.