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Doublement des franchises médicales : inacceptable, pour les actifs comme pour les retraités !
jeudi 7 août 2025
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Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, veut se présenter comme la bonne élève du gouvernement Bayrou. Le premier ministre ayant ouvert une cagnotte avec l’intention de recueillir 45 milliards d’euros, elle s’est engagée à hauteur de 5 milliards d’euros à verser au pot. Sauf que c’est nous qui ferons les frais de cette générosité. Une mesure risque d’affecter particulièrement les retraités, plus exposés, de par leur âge, à la maladie. C’est le doublement des franchises médicales.
Pour Mme Vautrin, l’objectif est clair, économiser 5 milliards sur le budget de la Sécu.
Doublement du plafond annuel
Le plafond actuel des franchises, couvrant les médicaments, actes paramédicaux, transports sanitaires et consultations, est fixé à 50 € par an. Mme Vautrin propose de le doubler et de porter cette limite à 100 € par assuré et par an, soit environ 8 € par mois.
Quelle incidence pour les patients ?
Les malades devraient à l’avenir avancer une part plus conséquente des dépenses de santé, avec un accroissement du reste à charge. Cette mesure ne devrait pas s’appliquer aux affections longue durée (ALD) exonérées de cette franchise, mais comme le gouvernement souhaite également réviser les critères d’entrée et de sortie du régime ALD, on peut s’attendre, par ce biais-là, à un alourdissement des frais supportés par les malades.
Culpabilisation des malades.
Le gouvernement parle d’une mesure de « responsabilisation » et de limitation des abus. Comme si les malades l’étaient par plaisir. Comme s’ils "consommaient" du soin comme l’on remplit son caddie de supermarché. Rappelons à Mme Vautrin et à M. Bayrou que, pour bénéficier du remboursement des frais médicaux par l’Assurance maladie, il faut une prescription médicale, rédigée sous la forme d’une ordonnance.
Ou cette prescription est justifiée, et c’est le rôle de l’Assurance maladie de la prendre en charge. Ou elle ne l’est pas, et c’est vers le prescripteur que l’on doit se tourner pour mettre fin à cet abus.
Mais dans le projet de Mme Vautrin et de M. Bayrou, c’est à un rationnement des soins par l’argent que l’on veut tendre, pas à une lutte contre le gaspillage.
Or ce rationnement, trop de retraités, et notamment chez les plus modestes, le subissent déjà. Les déserts médicaux, les dépassements d’honoraires abusifs, les restes à charge trop élevés font que l’on y regarde à deux fois avant d’aller consulter, particulièrement chez les personnes âgées aux budgets tendus. Notre Baromètre des retraités 2024 alertait clairement sur ce problème.
L’avis de l’UNSA Retraités.
Le doublement de la franchise médicale est une mesure injuste, inefficace et profondément antisociale. Ce sont les malades, les plus fragiles, qui vont payer le prix fort.
Il n’y a aucune vertu pédagogique à pénaliser celles et ceux qui n’ont pas choisi d’être malades. Cette décision creuse un peu plus les inégalités d’accès aux soins.
Pour l’UNSA comme pour l’UNSA Retraités, il existe d’autres solutions pour financer la Sécurité sociale, sans s’en prendre aux malades et en développant des stratégies de prévention :
- Taxer l’alcool comme le tabac
- Taxer les boissons sucrées et les produits ultra-transformés