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Le bénévolat, l’honneur et la dignité des retraités
dimanche 23 novembre 2025
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Les retraités qui ont répondu à notre enquête annuelle, entre fin septembre et fin octobre, avaient, à l’évidence, mal digéré l’étiquette infamante de « boomers » que le premier ministre encore en poste cet été avait jugé bon de leur coller sur le front, histoire de refaire un peu de sa popularité en jetant sur la plaie de la dette publique le sel de la fracture générationnelle.
Ces retraités apportent, par leur expérience et leur engagement social, un démenti formel à la posture d’égoïsme et d’hédonisme qu’on leur prêtait. Ils sont 86% à se sentir « utiles ou plutôt utiles » aux autres. A commencer par la sphère familiale. Un sur deux nous a déclaré être ou avoir été l’aidant ou l’aidante d’un proche, ascendant, conjoint ou enfant.
Ils sont également 60% à s’investir dans le bénévolat.
Certes, cet investissement est variable, et les retraités les plus modestes ont plus de mal à se dévouer pour les autres, car être bénévole, c’est être en mesure de se déplacer, et pour ces retraités, disposant de moins de 1400 € de pension, les déplacements sont une dépense qui pèse lourd dans leur budget. 50% d’entre eux, voire 70% quand on considère les retraités disposant de moins de 1000 € de pension, déclarent avoir du mal à faire face à leurs dépenses de déplacement. Ces retraités sont aussi nombreux à cumuler emploi et retraite pour arriver à joindre les deux bouts, et le temps qu’ils consacrent au travail est du temps en moins pour le bénévolat. Cela n’empêche pas 40% d’entre eux de se dévouer pour les autres.
Les jeunes retraités, dont les fins de carrières ont été souvent pénibles, dont les retraites sont en moyenne inférieures à celles de leurs aînés, ces retraités qui ont vu les bornes d’âges reculer de mois en mois, sont un peu moins enclins que leurs prédécesseurs à s’engager dans des activités bénévoles. Mais ils sont tout de même 56 % à la faire !
Quant aux plus favorisés, ils s’investissent, et largement, sans compter leur temps. Selon notre Baromètre, le retraité bénévole type a le profil suivant : un homme ou une femme vivant dans le secteur rural, à la retraite depuis plus de cinq ans mais moins de quinze ans, et disposant d’une retraite supérieure à 2000 €. 72% des retraités ayant répondu à notre enquête et correspondant à ce profil sont investis dans le bénévolat.
Ce sont ces gens qui animent nos MJC, assurent l’aide aux devoirs, font vivre les clubs de foot ou de natation, siègent dans les conseils municipaux de nos villages, ou s’impliquent dans les collectes et distributions des banques alimentaires...
C’est leur honneur et leur fierté. L’altruisme et l’investissement désintéressé dans le monde associatif comme dans la vie de la cité demeurent des valeurs fortes chez les retraités. La génération des « boomers » est aussi celle qui fait vivre les restos du cœur, certains feraient bien de ne pas l’oublier.
