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Adoption du PLFSS 2026, quelles incidences pour les retraités ?

mardi 9 décembre 2025

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Le 9 décembre, le Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale a été adopté par 247 voix contre 234. Il ne s’agit pas de s’en réjouir, car ce budget n’est pas celui que nous souhaitions, mais il faut saluer le sens des responsabilités de certains parlementaires. Il faut surtout mesurer la différence entre la Loi de financement adoptée, et celle que nous promettait François Bayrou le 15 juillet.

Des mesures qui vont plutôt dans le bon sens
On nous promettait le gel des pensions et des prestations sociales, y compris l’ASPA.
 Les pensions comme les prestations sociales seront revalorisées en fonction de l’évolution de l’indice des prix.
On nous promettait le doublement des franchises médicales.
 Elles n’évolueront pas.
On courait le risque d’une majoration de la CSG pour les retraités dépassant un certain niveau de pension.
 La CSG progresse pour les revenus du capital, portant le taux de 9,2 % à 10,6 %, mais sans affecter la petite épargne et les revenus locatifs.

L’Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) prévu pour une augmentation de 2% progressera finalement de 3%. Cette majoration donne un peu d’oxygène à l’hôpital public et prend en compte, en partie, les problématiques du vieillissement de la population et de l’augmentation des coûts des traitements.

La réforme des retraites de 2023 est suspendue jusqu’au 1er janvier 2028. Même si nous ne sommes pas concernés par le relèvement de l’âge d’ouverture des droits, nous nous sommes suffisamment engagés contre cette réforme, au côté des actifs, pour saluer le moratoire adopté, dont bénéficieront 650 000 salariés au seuil de la retraite.

Mais quelques mauvais coups
Il y a aussi des mesures préjudiciables aux retraités, comme la taxe 2,25% appliquée aux complémentaires santé.
D’autres restent en suspens pour l’instant, comme la suppression de l’abattement fiscal des retraités, mesure qui relève du Projet de Loi de Finances, dont on ne sait pas encore ce qu’il va advenir.

Finalement, le PLFSS adopté est beaucoup moins brutal que le projet de budget annoncé au début de l’été.
 Retenons que les pensions de base et des régimes assimilés vont progresser en janvier prochain en fonction de l’évolution de la hausse des prix.
 Retenons que les franchises médicales ne devraient pas augmenter, mais que les cotisations de mutuelles, elles, augmenteront.

N’oublions pas que Les retraites complémentaires restent gelées
Même si cela n’a rien avoir avec le PLFSS, près de 14 millions de retraités vont voir leur pouvoir d’achat baisser en 2026. Ce sont les bénéficiaires de pensions du régime complémentaire AGIRC-ARRCO.
Du fait de l’obstination du MEDEF et du caractère provocateur de l’augmentation qu’il proposait, les négociations entre représentants du patronat et représentants des salariés ont échoué. Les pensions AGIRC ARRCO sont gelées pour un an, mesure qui affectera les retraités du régime général et particulièrement les cadres, pour lesquels la retraite complémentaire constitue une part importante de la pension.
Pour se remémorer ce blocage, vous pouvez relire notre article d’octobre.

En conclusion, pour rétablir les comptes de la Sécurité sociale des mesures d’une autre ampleur s’imposeraient, comme la conditionnalité des exonérations de cotisations patronales, la surtaxation des produits préjudiciables à la santé, l’application de cotisations sociales à toutes les formes de revenus du travail, primes, intéressement, heures supplémentaires, une révision de la CSG dans le sens d’une plus grande progressivité, une réforme de la fiscalité sur les patrimoines et les successions afin de renforcer la justice sociale.

Même si le PLFSS adopté, sur lequel le Sénat dispose encore d’un droit de regard, ne cible pas trop les retraités, il s’agit d’un texte de compromis dépourvu d’envergure.

Sur le budget de la Sécurité sociale la position de l’UNSA