Accueil > Pouvoir d’achat > Retraites complémentaires : pas d’augmentation au 1er novembre

Retraites complémentaires : pas d’augmentation au 1er novembre

dimanche 19 octobre 2025

◷ Lecture 2 min

Le Conseil d’administration du régime de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, réuni le 17 septembre, n’ a pas réussi, du fait de l’intransigeance des organisations patronales, à trouver un accord de revalorisation des pensions.

La réunion du 17 octobre du Conseil d’Administration de l’AGIRC-ARRCO n’a pas pu déboucher sur un accord sur la revalorisation des pensions au 1er novembre.Conséquence de cette absence, il n’y aura aucune revalorisation des pensions de retraite complémentaires au 1er novembre. C’est la double peine pour les retraités du régime général, après l’annonce, dans le projet de budget 2026, du gel des pensions de base de la caisse Nationale d’Assurance Vieillesse.

Les raisons du blocage.
L’inflation sur l’année 2025 est estimée à 1%. Le principe de revalorisation des pensions AGIRC ARRCO est le suivant : la revalorisation calée sur l’inflation pondérée par un paramètre prudentiel de moins 0,4 point. Le conseil d’administration a la possibilité de moduler ce paramètre à la hausse ou à la baisse, dans le respect d’une règle d’or, le régime doit disposer de réserves équivalent à 6 mois de prestations servies aux retraités.
Au regard de cette règle, les organisations syndicales proposaient une revalorisation des pensions de 1%, les 86,5 milliards de réserves dont dispose l’AGIRC-ARRCO dépassant très largement la provision de six mois de prestation requise.
Les organisations patronales MEDEF et CPME, ont fait, elles, une proposition alignée sur le seuil le plus bas possible, soit 0.2% de revalorisation. Elles ont écarté toute proposition de négociation avancée par les organisations syndicales.
Faute d’accord, les pensions de retraites seront gelées au 1er novembre, de même que la valeur d’achat du point AGIRC-ARRCO, qui aurait dû être revue au 1er janvier 2026.
Ce sont 14 millions de retraités, qui, conséquence de l’absence d’accord, vont voir leur pouvoir d’achat baisser en 2026.

Esprit de vengeance ?
Alors que la gestion par les partenaires sociaux du régime complémentaire était présentée comme exemplaire, et avait vocation à apparaître comme un modèle de gestion pour le régime des retraites de base, l’intransigeance du patronat fait la démonstration une nouvelle fois, après le triste épisode du conclave des retraites, qu’il est incapable de s’inscrire dans une perspective de négociation constructive.
Les organisations patronales, MEDEF et CPME, n’ont, à l’évidence, pas digéré la suspension de la réforme des retraites inscrite dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale 2026. Alors que la bonne santé financière, unanimement reconnue, de l’AGIRC ARRCO permettrait d’assurer le maintien du pouvoir d’achat de 14 millions de retraités, la posture du patronat ressemble à s’y méprendre à un esprit de vengeance. Une nouvelle fois, le patronat, par sa posture, abime le contrat social,au moment où le pays aurait plus que jamais besoin de cohésion.