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Le profil des résidents en Ehpad de moins de 75 ans
mardi 11 juin 2024
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Les « jeunes » résidents en Ehpad, comprenez les résidents âgés de moins de 75 ans, constituent un public spécifique trop souvent ignoré, marqué par un handicap souvent ancien et une précarité économique plus élevée que la moyenne des résidents.
L’accueil qui leur est proposé, souvent faute d’autre solution, convient-il à leurs besoins ?
Combien sont-ils ?
Les données fournies par la DREES sont assez anciennes, elles datent de 2019. Mais cette année-là, les Ehpad accueillaient 67 000 personnes de moins de 75 ans, soit 11.5% des résidents au plan national. Parmi elles, on dénombrait 14 000 personnes de moins de 65 ans, soit 2.4% des résidents.
Quel est leur profil ?
Alors que les femmes sont surreprésentées dans la population accueillie en Ehpad, chez les moins de 75 ans, les hommes sont aussi nombreux que les femmes.
Leur handicap et leur niveau de dépendance sont souvent moins lourds que chez les plus âgés. On dénombre 44% de cas en GIR 1 ou 2 (forte dépendance) contre 54% chez les plus de 75 ans.
Par contre, ils sont fréquemment confrontés à des difficultés d’ordre psychique, et font plus fréquemment l’objet d’une tutelle juridique (60% des moins de 65 ans, contre 17% des plus de 75 ans).
Avant d’entrer en Ehpad, 14% des moins de 65 ans vivaient en établissement ou service psychiatrique et 15% dans un établissement pour adultes handicapés.
Plus précaires que la moyenne des résidents :
Les deux tiers des résidents de moins de 65 ans reçoivent l’Aide sociale à l’Hébergement, contre seulement un sixième des plus de 75 ans. Il s’agit donc d’un public frappé par des difficultés économiques liées à un handicap antérieur, parfois ancien.
Des structures adaptées trop peu nombreuses :
En 2022 sur les 7450 Ehpad existant en France, seulement 40 avaient un taux de résidents de moins de 75 ans supérieur à 60 %. Les établissements spécialisés dans cette forme de dépendance sont rarissimes (0.5%).
Ce qu’on en pense :
Les résidents « jeunes » des Ehpad, moins affectés par des problèmes de dépendance lourde que la moyenne, mais davantage par des troubles de nature psychique, ne trouvent pas forcément un cadre d’accueil adapté dans des établissements où les personnes du très grand âge sont surreprésentées.
Difficile pour eux de trouver les activités stimulantes qui pourraient leur permettre de mieux vivre leur handicap. Plus encore que pour les résidents âgés, pour eux, l’accueil en Ehpad est une solution par défaut.
Il conviendrait de développer plus largement un réseau d’établissements spécifiques, constituant un maillon intermédiaire entre l’établissement pour adulte handicapé et l’Ehpad.
De manière générale, la situation de transition du statut adulte handicapé au statut de retraité affecté par la perte d’autonomie mérite d’être mieux traitée.