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Majoration des franchises médicales, on y revient !

mardi 30 janvier 2024

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La majoration des franchises médicales avait été abordée lors du débat sur le Projet de loi de financement
de la Sécurité sociale, puis abandonnée pour revenir en fin de course. Il est vrai qu’entre temps, on a changé deux fois de titulaire au ministre de la santé !

« Pas le sentiment qu’on fait un crime terrible », « On va faire quelque chose de juste  » . C’est par ces "arguments" tout en nuance et qui montrent une "fine connaissance" de la vie quotidienne réelle des gens ordinaires, que le chef de l’État a justifié le doublement des franchises médicales.
Ces dernières vont donc passer de 1€ à 2€ pour les visites chez votre praticien… Quant aux médicaments ce sera 1€ par boîte au lieu de 0.50€… Les moins de 18 ans y échapperont. Les nouveaux montants des franchises et des participations forfaitaires devraient entrer en vigueur "fin mars" pour la partie franchises et "d’ici début juin" pour le reste, selon un communiqué ministériel.
Bien sûr si vous avez de confortables revenus ou pensions (ce qui n’est pas le cas de la majorité des Français) cette mesure ne vous impactera pas. Par contre, pour l’immense majorité des actifs et des retraités, comme vous et moi, ce sera une ponction supplémentaire sur un pouvoir d’achat déjà bien écorné par l’inflation, les hausses d’impôts locaux ou des carburants etc.

Cette mesure injuste, qui ne va pas "réarmer" les finances des ménages, va nous toucher, nous les retraitées de plein fouet. En effet, à nos âges, la probabilité que nous ayons davantage recours aux services de santé que nous étions en activité professionnelle est fort importante.
Elle impacte plus encore les malades qui vivent dans les déserts médicaux, et doivent avoir recours aux véhicules sanitaires pour pouvoir se soigner, comme en témoigne l’exemple de l’Ariège.

Cela faisait quelques mois que cette mesure flottait dans l’air… en octobre 2023 elle semblait abandonnée avant de revenir sur le tapis en novembre… et finalement, elle est imposée par décret après avis favorable du Conseil Constitutionnel.
Depuis le début, l’UNSA a dit tout le mal qu’elle pensait de cette idée de doublement.
Pour nous, c’est un nouvel impôt sur les malades. Quant à la « responsabilisation » de ces derniers, cela laisse entendre que les malades consommeraient des médicaments par choix ! ben voyons.
Avec l’UNSA, l’UNSA Retraités continue de demander au gouvernement de trouver d’autres pistes de financement de la protection sociale, à savoir :
 Compenser totalement les exonérations de cotisations sociales accordées aux employeurs ;
 Renégocier la dette Covid portée par les seuls assurés sociaux ;
 Augmenter et flécher la fiscalité comportementale (alcool, tabac ,etc ) vers la Sécurité Sociale ;
 Augmenter la part des taxes environnementales affectées à la Sécu.

L’UNSA dénonce la volonté du Gouvernement de doubler les franchises médicales et participations forfaitaires restant à la charge des assurés sociaux.

Bref, ce doublement n’est pas une bonne nouvelle pour les actifs et moins encore pour les retraitées déjà bien « choyés » depuis le premier quinquennat Macron.
Pour l’UNSA Retraités, cette nouvelle ponction est inacceptable, plus encore dans un contexte où l’inflation perdure. Elle risque de conduire au renoncement aux soins, pour les plus précaires. Mobilisons-nous pour imposer au gouvernement l’abandon de cette mesure.