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Minimum vieillesse : combattre des idées fausses
mardi 19 novembre 2024
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On l’entend beaucoup dire, au comptoir du Café du commerce, ou à la fin des repas de famille un peu arrosés : « Il y a des gens, ils n’ont rien foutu de leur vie, et ils touchent 1000 euros de retraite ! ». Cette approximation un rien rustique, et plutôt conservatrice au plan de la redistribution, mérite quelques rectifications…
Pour clarifier, le minimum vieillesse relève de deux allocations l’Allocation Supplémentaire du minimum Vieillesse (ASV) et l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA). Il s’agit, dans les deux cas, d’allocations complémentaires qui viennent s’ajouter à la retraite acquise par les droits liés aux contributions, les cotisations.
Dans leur grande majorité, les bénéficiaires du minimum vieillesse ont travaillé, parfois de façon limitée, et ne perçoivent qu’un complément à leur pension permettant d’atteindre le montant de 953 euros pour une personne seule (ASPA) en 2022 (selon les données de la DREES).
629 000 bénéficiaires de l’ASPA ou de l’ASV percevaient cette année-là une allocation moyenne de 495 euros pour l’ASPA et 419 euros pour l’AVS. Ces allocations ne sont pas destinées à payer des gens qui « n’ont rien foutu de leur vie » mais à éviter à des travailleurs pauvres, confrontés aux aléas de la vie, et souvent à des problèmes de santé, d’invalidité ou d’incapacité au travail, de sombrer dans la précarité la plus totale. Rappelons que l’ASPA pour une personne seule se situait en 2022 à 78,3% du seuil de pauvreté !
Quant aux retraités ne percevant d’autres pensions que l’ASPA ou l’ASV, ils étaient 62 200 en 2022, soit 9% des bénéficiaires de l’ASPA, ou 0.37% des 17 000 000 de retraités. Autant dire pas grand-chose. Et ce sont souvent des personnes en situation de handicap ou que les accidents de la vie ont éloigné du travail, pas vraiment des resquilleurs.
Pour rassurer les accoudés au comptoir du Café du commerce, près de la moitié des personnes pouvant prétendre à l’ASPA ne font pas valoir leurs droits, soit par méconnaissance, soit par crainte du recours sur succession qui était encore appliqué aux avoirs successoraux supérieurs à 39 000 euros en 2022.
En 2024, le plafond de l’ASPA se situe à 1012 euros pour une personne seule, et le seuil de recours sur succession a été relevé à 100 000 euros, ce qui correspondait aux mandats de l’UNSA Retraités.
Rappelons que pour l’UNSA Retraités, aucun retraité ne devrait disposer d’une pension au moins égale au seuil de pauvreté, soit 1216 euros.
Pour en savoir plus : La fiche 26 du Panorama de la DREES, Retraités et retraites, édition 2024