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Renoncement !

dimanche 11 février 2024

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Vous êtes sensible à la préservation de l’environnement ? vous aimez le confort et la vitesse ? Vous avez trois bonnes raisons de choisir le train pour vos prochains voyages. Vous trouvez que les billets sont trop chers ? Désolé ! ça ne va pas s’arranger dans les prochaines années. On vous explique pourquoi...

Le train est le mode de transport dont l’impact carbone est le moins important. Un voyage en TGV émet jusqu’à 12 fois moins de CO2 qu’un trajet réalisé en voiture électrique, et jusqu’à 26 fois moins qu’une voiture thermique. Cette performance suscite l’engouement des français pour le train.
Le TGV a transporté 122 millions de voyageurs en 2023, un niveau encore jamais atteint.

Ce nouvel âge d’or du train, porté par le succès du TGV et des trains régionaux cache (un peu) la misère du réseau ferroviaire français qui accuse un important retard de modernisation par rapport aux autres réseaux européens : postes d’aiguillage, installations d’alimentation électrique et de signalisation vétustes, petites lignes en état déplorable avec des ralentissements de vitesse chaque année plus importants avant des fermetures inéluctables, si les travaux sont encore repoussés…
La France est le pays d’Europe qui investit le moins dans son réseau ferroviaire, comme le montre cette étude de l’organisme indépendant allemand Allianz pro Schiene.

Face à cette situation, Le Ministre des Transports du Gouvernement Borne avait annoncé début 2023 un plan d’investissements de 100 milliards d’euros d’ici 2040 « pour régénérer et dynamiser le réseau ferroviaire et tout particulièrement les transports de proximité ».
L’annonce avait été accueille avec circonspection par les spécialistes du secteur, car elle n’était accompagnée d’aucun plan de financement. La suite leur a donné raison : le gouvernement veut faire financer son plan d’investissements par… la SNCF, en augmentant fortement les péages d’infrastructure qui sont déjà parmi les plus élevés d’Europe et en prélevant 2 milliards d’euros par an de dividendes sur les bénéfices du TGV.
Ce choix est dangereux, car rien ne garantit que la SNCF puisse supporter à elle-seule le fardeau financier des nouveaux investissements et pour essayer d’y parvenir, elle devra augmenter de manière importante le prix des billets. La nouvelle donne pourrait bien stopper net le succès du TGV en conduisant les voyageurs à préférer l’avion ou leur voiture.

Avec l’UNSA Ferroviaire, l’UNSA Retraités déplore ce renoncement à un avenir plus durable du transport de voyageurs en France.