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100% santé, un surcoût important pour les cotisations des complémentaires santé des retraités
mercredi 30 avril 2025
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La DREES (Direction de la Recherche, des Études, des Évaluations et des Statistiques) a publié fin avril une étude portant sur les effets de la réforme du 100% santé sur les primes des contrats de complémentaire santé.
Si le 100% santé a permis un meilleur équipement en prothèses dentaires, lunettes et prothèses auditives, cette réforme a un coût évalué à 2,2 milliards d’euros en 2021. Ce coût, supporté par les organismes complémentaires de l’Assurance maladies, mutuelles et assurances, est répercuté sur les cotisation et primes des assurés sociaux, particulièrement les 60 ans et plus... Explications
Entre 2019 et 2021, le gouvernement a mis en place le 100% santé, un dispositif qui permet aux assurés sociaux de bénéficier d’une prise en charge totale pour un panier de biens médicaux comprenant les prothèses auditives, les lunettes et les prothèses dentaires.
Mais cette mesure a été financée par les organismes complémentaires de l’Assurance maladie (OCAM) qu’il s’agisse de mutuelles ou d’assurances privées. 96% de la population est couverte par une complémentaire santé, qui finance en moyenne environ 13% des dépenses de santé, qu’il s’agisse de soins ou de biens médicaux.
Le financement par les complémentaires santé du 100% santé a eu une répercussion sur les primes d’assurances ou cotisations "mutuelle" des assurés sociaux, particulièrement pour les plus âgés.
– La prime d’un assuré de 85 ans couvert par un contrat individuel est passée en moyenne de 130 à 146 € entre 2019 et 2021, année de la mise en place complète du 100% santé, soit une augmentation de 12%.
– Pour les assurés de 75 ans, la prime moyenne est passée sur la même période de 115 à 127 €, soit une augmentation de 11%.
– Pour les assurés de 60 ans, l’augmentation est plus modeste puisque la prime moyenne est passée de 87 à 93 € (+ 7%).
On notera que la prime moyenne acquittée par les actifs couverts par un contrat de groupe s’élève à 68 €. Elle est restée stable sur la période.
« La plus forte hausse de primes des contrats individuels des assurés les plus âgés s’observe surtout parmi les contrats peu couvrants et de milieu de gamme, précisément ceux qui ont dû le plus augmenter leur prise en charge pour se mettre en conformité avec la réforme du 100 % santé », souligne la Drees.
Ce sont donc les assurés âgés, les plus modestes, ceux qui disposent des complémentaires santé les moins protectrices qui ont subi les plus fortes augmentations.
Pour certains retraités âgés, les primes ou cotisations atteignent des niveaux très élevés :
– Un quart des assurés de 85 ans supportent des frais de complémentaire santé qui atteignaient 180 € en 2021. Et même, 10% d’entre eux devaient acquitter des primes d’au moins 231 €.
– A 75 ans, 25% des retraités payaient leur complémentaire santé 156 € ( +14% par rapport à 2019) et 10% devaient débourser au moins 200 € pour leur complémentaire santé, soit 20% de plus qu’en 2019.
Le 100% santé a permis une amélioration de l’équipement en prothèses auditives, prothèses dentaires et lunettes des personnes âgées, mais au prix d’un coût supplémentaire des complémentaires santé pour les plus âgés et les plus modestes.
Rien n’est gratuit, et quand la solidarité nationale se défausse sur les OCAM, ce sont au bout du compte les usagers qui paient.
Raison de plus pour mettre en avant, au regard de l’étude publiée par la DREES, la revendication que nous avançons à l’UNSA Retraités : la création d’un crédit d’impôt permettant la prise en charge d’une partie des cotisations et primes pour les complémentaires santé afin de rétablir l’équité entre actifs (dont au moins 50% des primes sont financés par l’employeur) et les retraités qui assument seuls l’intégralité de ces frais.
Pour aller plus loin : L’étude de la DREES