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Egalité de pensions entre les hommes et les femmes, la route est longue.

vendredi 15 décembre 2023

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L’UNSA mène un combat déterminé contre la discrimination par le sexe au travail. C’est une évidence, la rémunération des femmes, pour une durée de travail identique, demeure largement inférieure à celle des hommes. Et les effets des mesures de correction sont très lents à porter leurs fruits.
Qu’en est-il des femmes à la retraite ?

L’incidence des discriminations par le sexe sur la carrière des femmes pèse lourd à la retraite.
Plus nombreuses que les hommes à liquider leur pension au titre du Minimum Contributif, elles partent à la retraite plus tard.
Leurs carrières, plus hachées, plus exposées au temps partiel non choisi, ouvrent des droits à pension plus réduits. Les interruptions de carrière pour élever des enfants sont mal compensées par des droits familiaux insuffisants.

Des inégalités profondes
Conséquence, en 2020, dernier chiffre communiqué par la DREES dans son édition du « Panorama des retraités et des retraites » publiée en juin 2023, la pension moyenne brute était estimée à 1178 euros pour les femmes.
A ce niveau, pour une femme seule ne disposant pas d’autre ressource, ce brut correspond, heureusement dirons-nous, à du net.

1178 euros, c’est 85 % du SMIC à son niveau de janvier 2024.
1178 euros, c’est 20 euros de plus que le seuil de pauvreté, déterminé par l’INSEE au 15 novembre dernier.
1178 euros, pour peu qu’on ait un loyer à payer chaque mois, c’est un reste à vivre dérisoire qui ne permet guère plus que de survivre.

L’an dernier, Olivier Dussopt, dans son effort de promotion d’une réforme des retraites aussi inique qu’injuste et inutile, tentait de nous faire croire que la retraite minimale pour une carrière complète atteindrait 1200 euros.
Pour la retraite moyenne de l’ensemble des femmes, ce seuil n’est pas atteint.

Même si l’écart tend à se réduire, au fil des générations, l’évolution vers la parité des pensions entre les hommes et les femmes est extrêmement lente. La retraite des femmes demeure inférieure de 40 % à celle des hommes, de 28% si l’on prend en compte les pensions de réversion dont elles sont davantage bénéficiaires que leurs conjoints.

Pour que ça change...

  • Pour les femmes en activité, il est urgent de tendre enfin vers la parité salariale hommes-femmes.
    Il est indispensable de refondre les droits familiaux pour les rendre plus protecteurs, pour des retraites plus équitables.
    Il est nécessaire de lutter de façon déterminée contre l’abus du temps partiel imposé dont les femmes sont les premières victimes. Le levier de la conditionnalité des exonérations de charges sociales peut peser dans un sens positif pour corriger les pratiques abusives de certains employeurs.
  • Pour les femmes à la retraite, majoritaires dans la population des retraités modestes, il faut une pension minimale égale au SMIC pour une carrière complète. Il faut que l’allocation de solidarité aux personnes âgées atteigne un niveau décent correspond au seuil de pauvreté désormais 1158 euros par mois.

Avec l’UNSA, l’UNSA Retraités, dans son champ de revendications, est déterminée à porter ces revendications pour tendre plus rapidement vers un rapprochement du niveau des pensions des femmes avec celui des retraites que reçoivent les hommes.