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La problématique de l’âgisme : Comment est-elle perçue à l’UNSA ?
samedi 15 février 2025
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Voici les résultats de l’enquête sur l’âgisme menée en novembre 2024 au sein de l’UNSA, avec l’appui du Haut Conseil de l’enfance, de la famille, et de l’âge
Tout d’abord un immense merci à celles et ceux qui ont pris la peine de répondre à cette enquête et de la faire vivre et aux syndicats et fédérations qui ont relayé cette demande.
La synthèse que voici a pris du temps mais l’actualité était chargée et ces résultats restent pleinement d’actualité.
Sans surprise 89,4% des répondants sont adhérents. 49,3% ont 50/69ans, 36,2% plus de 70ans, 9,4% ont 35/49ans.
50,2% sont ruraux, 40,8% urbains et 8,9% franciliens.
68,3% sont retraités, 11,7% cadres, 9,4% professions intermédiaires, 7% employés/ouvriers.
A la question : Qu’évoque la vieillesse ? voici quelques exemples de réponses :
« L’âge de la retraite correspond à une régression de la citoyenneté pleine et entière. Perte d’autonomie. Besoin d’affection et de compréhension. Compétences, égale dignité, activités, risque de marginalisation et d’exclusion, perte d’autonomie, besoin d’accompagnements et d’équipements adaptés, volonté de rester actif dans la société. Nous, nous n’aurions jamais osé ! Déchéance, ville inadaptée, montagne administrative, ignorance. »
84,5% des répondants pensent qu’on est jeunes à 55 ans, 49,6 % à 65 ans, 13,4% à 75 ans.
Les 3 termes les plus utilisés pour désigner les 65 ans et plus sont : retraités, vieux et personnes âgées.
Concernant les difficultés avec les nouvelles technologies 70,8% pensent que les 65ans et plus en ont. Par contre 91,5% réfutent l’opinion que ces personnes ne sont pas solidaires avec les plus jeunes. 66,1% estiment la société plus sensible aux problèmes des jeunes et des actifs que des 65 ans et plus. 98,2% sont opposés à l’idée d’isoler les personnes âgées.
87,1% récusent l’idée que plus on est âgé moins on est utile. 87,6% disent que la fréquentation de personnes âgées est aussi agréable que celle de jeunes.
51,8% pensent qu’effectivement les 65ans et plus ont eu des conditions privilégiées par rapport aux jeunes générations mais 47% pensent l’inverse.
Aux questions concernant l’opportunité ou le désavantage que représente le vieillissement de la population :
– Pour la société 35,3% y voient une opportunité, 33,9% un désavantage et 22,7% ni l’un ni l’autre.
– Pour le dynamisme économique 36,2 % une opportunité, 32,8% un désavantage et 20,2% ni l’un ni l’autre.
– Pour le système de protection sociale 12,2% une opportunité, 64 % un désavantage, 17,4% ni l’un ni l’autre
– Pour la vie quotidienne des personnes qui sont en contact avec des 65ans et plus : 70% une opportunité, 8,9% un désavantage et 14 ?4% ni l’un ni l’autre.
Concernant l’âgisme 68 ,6% en avaient entendu parler. 76,5% des répondants trouvent que notre société est âgiste mais seulement 9,1% se déclarent eux-mêmes âgistes.
– Plaisanteries ou moqueries : 11,7% ont été victimes et 37,2% témoins.
– Paroles, comportements humiliants : 11% victimes, 33% témoins.
– Abus de pouvoir : 29,1% témoins.
– Mise à l’écart : 7,1% victimes, 33,7% témoins.
– Limites d’âge empêchant l’exercice de certaines fonctions : 12,4% victimes, 35,6% témoins.
Tous ces faits d’âgisme se sont déroulés principalement : dans les transports en commun, le cadre privé, le lieu de travail.
Les réponses aux questions posées montrent que l’âgisme est un réel problème de société.
D’ailleurs la FERPA ( Fédération Européenne des Retraités et Personnes Agées), dont l’UNSA Retraités est membre, et la CES (Confédération Européenne des Syndicats), dont l’UNSA est membre, emploient ce terme : La reconnaissance des personnes âgées passe par la lutte contre tous les stéréotypes qui conduisent à un âgisme qui occulte la valeur de leur expérience et, au contraire, par leur implication dans les processus de décision qui les concernent.(Extrait du manifeste commun FERPA/CES pour la journée internationale des personnes âgées du 01/10/2024).
Au moment où le nombre de personnes âgées va considérablement augmenter, il faut arrêter de les infantiliser, de les considérer comme des sous-citoyens. D’ailleurs leur apport à la vie du pays (sociale, économique) n’est plus à démontrer. Que deviendraient les associations en tout genre, conseils municipaux, clubs sportifs si demain les retraités décidaient de se mettre en grève ?
La bonne nouvelle de ce questionnaire est que nos adhérents en semblent bien conscients et qu’ils estiment qu’un pays ne peut faire société qu’avec toutes et tous, quels que soient leur origine ou leur âge. L’UNSA et l’UNSA Retraités en sont pleinement convaincus.