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La progression inquiétante des déserts médicaux

mercredi 1er juin 2022

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« Désolés, nous ne prenons plus de nouveaux patients ! » Vous venez de déménager, votre médecin généraliste, votre dentiste ou votre ophtalmo vient de prendre sa retraite et malgré des dizaines d’appels pour tenter d’obtenir un rendez-vous, vous vous heurtez à cette fin de non-recevoir… Vous vous rendez compte que, comme 30% des français, vous habitez dans un désert médical.

Les difficultés d’accès aux soins s’aggravent en France, y compris dans les grandes agglomérations et les retraités dont les besoins médicaux augmentent avec l’âge, sont particulièrement inquiets.
Cette situation est facile à expliquer : d’une part l’accès aux études de santé était restreint par un numerus clausus qui a fortement diminué de la fin des années 70 à la fin des années 90, puis n’a plus bougé jusqu’à sa suppression en 2021. Aujourd’hui, la moitié des médecins a plus de 60 ans. D’autre part, l’installation des médecins généralistes et spécialistes est très inégalement répartie sur le territoire. 11% des français n’ont pas de médecin traitant.

Depuis le milieu des années 2000, de nombreux rapports d’experts et de parlementaires ont été émis sur la question. Tous soulignent le besoin de rétablir rapidement l’équité territoriale en matière d’accès aux soins, mais les recommandations proposées n’ont pas permis d’enrayer la dégradation.
La levée du numerus clausus est récente. Elle n’aura d’effet qu’à long terme, car les capacités d’accueil des facultés de médecine restent limitées et la formation d’un médecin prend 10 ans.
Les mesures les plus efficaces sont locales : des aides financières à l’installation en milieu rural et des créations de « maisons médicales » avec des médecins salariés, sur le modèle des centres de soins mutualistes.
De plus en plus de soignants et d’élus demandent de réguler l’installation des médecins libéraux, comme c’est le cas pour les pharmaciens, les infirmières, les kinés, les sage-femmes.

L’UNSA Retraités considère nécessaire une répartition équilibrée des professionnels de santé, obtenue au besoin par des mesures contraignantes et est favorable à la création des structures médicales permettant un accès à des soins de qualité sur l’ensemble du territoire.