Accueil > Fiscalité > « Logique » sénatoriale…….ou comment complaire à 1800 foyers fiscaux
« Logique » sénatoriale…….ou comment complaire à 1800 foyers fiscaux
mercredi 25 juin 2025
◷ Lecture 2 min
En cette période où le gouvernement recherche entre 40 et 50 milliards d’euros d’économies, le Sénat a débattu de la taxe Zucman (économiste et professeur à l’université de Berkeley en Californie et à l’Ecole d’économie de Paris) qui aurait pu rapporter entre 20 et 25 milliards d’euros soit la moitié des économies recherchées si elle avait été votée.
Que proposait cette taxe ? un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des ultra riches (patrimoines dépassant 100 millions d’euros). Ils représentent 1800 foyers fiscaux soit 0,01%.
En première lecture le 20 février 2025 l’Assemblée Nationale a voté cette proposition par 116 voix contre 39.
Avant de passer au Sénat, le chef de l’état, lors d’une intervention télévisée, avait dit tout le mal qu’il pensait de ce texte car ce genre d’impôt serait dangereux (rappelons que sa 1re mesure à peine élu en 2017 fut de supprimer l’ISF et de baisser les APL... en même temps !) En outre, il estimait cela allait favoriser l’exil fiscal des ultras riches. Hélas pour lui, toutes les études sont unanimes pour dire que l’exil fiscal en réponse à l’imposition de la fortune est un phénomène négligeable.
Le Sénat a choisi par 188 voix contre 129 de rejeter cette taxe Zucman. Ce qui veut dire que les intérêts sonnants et trébuchants de 1800 personnes ont été considérés plus importants que l’intérêt collectif des citoyens français.
Mais le Sénat est coutumier du fait. En 1909 la Chambre des Députés avait adopté l’impôt progressif sur le revenu avant que le Sénat à majorité conservatrice, déjà, ne bloque ce texte. Finalement 5 ans plus tard le Sénat l’adoptait.
Bref, Président, gouvernement, Sénat vont sans doute préférer faire porter les efforts budgétaires sur le plus grand nombre (salariés, retraités, chômeurs, malades...) et poursuivre la suppression des services publics qui selon eux « coûtent trop cher » plutôt qu’imposer d’avantage le patrimoine de 1800 foyers que cela n’aurait pas appauvri.
Nos gouvernants, ce faisant, mènent un combat d’arrière-garde… L’UNSA Retraités estime que dans la situation budgétaire, politique et géo politique actuelle, c’est une faute.