Suppression de l’ASS, un mauvais coup pour les seniors

L’allocation de solidarité spécifique (ASS) était servie aux chômeurs en fin de droit, pour compenser la perte des indemnités de chômage.
Gabriel Attal en annoncé la suppression et le basculement des bénéficiaires de l’ASS vers le RSA. Mesure d’équité, a commenté Bruno Le Maire…

Sur le papier, la mesure est profitable, un célibataire perçoit 545,10 euros d’ASS, il recevra 607, 75 euros au RSA. Un gain de 62, 65 euros.
Oui mais, l’ASS permettait de valider des trimestres, pas le RSA, et pour un chômeur proche de la retraite, la différence n’est pas neutre, les trimestres manquants pouvant générer de la décote sur la retraite à venir…
Oui mais, le RSA va être conditionné à 15 heures de travail gratuit par semaine…
Et pour peu que le senior consciencieux, qui ne veut pas passer pour un parasite et un fainéant, dégote un petit boulot mal payé, mais à plus de 607.75 euros, après trois mois de ce gain fabuleux, son RSA saute…

Rappelons-nous que l’âge d’ouverture des droits à pension est relevé à 64 ans, et que pour bénéficier du Minimum Contributif, il faut en général aller jusqu’à 67 ans…
Si vous pensez que l’ASPA, cette allocation différentielle qui permet de mettre un peu de beurre dans les épinards, est la solution, il faut patienter jusqu’à 65 ans pour en bénéficier.

Ils seront nombreux, elles seront nombreuses, ceux et celles qui vont galérer à l’issue d’un chômage de longue durée, à tenter de survivre avec ces minima sociaux dérisoires, dans l’attente d’une retraite pas bien lourde.
Pour valoriser les classes moyennes, Gabriel Attal n’a pas choisi d’augmenter les salaires de ceux qui travaillent, mais d’abaisser les aides de ceux qui ne travaillent pas, en l’espèce ceux que les employeurs estiment bons pour le rebut, au terme d’une vie de travail.
Et comme en plus les durées d’indemnisation du chômage des seniors vont être réduites, il ne fera pas bon perdre son boulot au-delà de la cinquantaine...