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Travail et burn-out, un lien de cause à effet !
jeudi 9 janvier 2025
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Selon une étude Opinionway, 42% des salariés se déclarent en détresse psychologique et un salarié sur dix est en burn-out sévère. Ces chiffres ne font que s’amplifier depuis le COVID. Cette pandémie a réellement aggravé l’état de santé mentale des salariés : certains n’en peuvent plus, ils craquent et parfois malheureusement s’effondrent littéralement.
Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est un processus de dégradation lié au rapport au travail. Il entraîne troubles de l’humeur, baisse de l’estime de soi et perte d’intérêt pour les activités habituellement agréables. Les facteurs de risques sont la surcharge de travail, le faible contrôle ou les faibles récompenses, l’absence de reconnaissance, le manque d’équité entre les personnes, les conflits de valeur, les injonctions contradictoires ou encore le manque de clarté dans les objectifs et les moyens alloués pour les réaliser.
Tous exposés
Le burn-out peut toucher n’importe qui, sans distinction de branche d’activité. Pour autant, le risque de développer un burn-out peut varier selon la catégorie du métier exercé. Ainsi, pour prendre un exemple significatif, près de 50% des soignants pourraient être concernés par ce fléau. Chiffre très inquiétant, puisqu’il peut dégrader la qualité de prise en charge des patients. Il ne faut pas confondre le burn-out avec la dépression, qui concerne tous les aspects de la vie de la personne. Pourtant, des facteurs personnels peuvent aggraver le burn-out, comme des lourdes responsabilités familiales, des conflits personnels, une solitude affective, des antécédents personnels et familiaux.
Facteurs multiples
Peuvent contribuer au burn-out la difficulté à se poser des limites dans un contexte de surcharge de travail, ne pas savoir déléguer ou travailler en équipe. Sont également des éléments déclencheurs un manque d’estime de soi, l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation, avec une insensibilité à l’environnement du travail et une déshumanisation des autres, le sentiment de non-accomplissement et de dépréciation. Femmes et hommes sont pareillement touchés : cette maladie se situe en seconde position dans les affections d’origine professionnelle. Dans les cas les plus graves, des pensées suicidaires peuvent être présentes, d’où la nécessité d’une prise en charge spécifique et rapide par plusieurs professionnels de santé.
Prévention dans l’entreprise
Bien sûr, le premier degré de prévention est personnel. Il faut discuter avec ses proches des difficultés vécues au travail, être à l’écoute des symptômes physiques et psychologiques. Instaurer un dialogue aussi, avec ses collègues, avec sa hiérarchie, sur l’organisation même du travail, apprendre à dire « non » de temps en temps, apprendre à déléguer, se réserver du temps pour soi, sa famille, ses loisirs, respecter le droit à la déconnexion. Mais le lieu le plus important de prévention est l’entreprise, dans laquelle il y a encore trop souvent du déni. En premier lieu, il faut veiller à ne pas surcharger certains postes ou certains salariés, renforcer le soutien social en évitant l’isolement. L’entreprise doit accepter d’évaluer les contraintes de temps, d’échanger sur les critères de qualité du travail, assurer l’information et la formation des salariés.
Cette affection, en cas de non-reconnaissance par le code de la sécurité sociale, n’est pas présumée maladie professionnelle ; il appartient au salarié concerné d’apporter la preuve de la causalité entre sa maladie effective et les conditions d’exercice de son travail. Pour ce faire, le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles, composé d’experts médicaux, dispose d’un délai de quatre mois pour statuer. Bien évidemment, dans ce type de démarche, le soutien, l’accompagnement des membres de la Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) de l’entreprise, ainsi que les délégués syndicaux, sont essentiels et déterminants.