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Urgences médicales : en dix ans, les temps d’attente se sont allongés.

samedi 22 mars 2025

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La DREES mène une enquête sur la situation des urgences tous les dix ans. Le volet « patients » de l’enquête de 2023 a été publié en mars 2025. L’étude porte sur l’observation des services d’urgence au cours d’une journée, le 13 juin 2023, pour ce qui est de la dernière édition de cette enquête. 58 500 patients accueillis dans les 719 centres d’urgences générales et pédiatriques de France ont été interrogés à cette occasion. Il est intéressant de comparer la situation de 2023 avec celle qui prévalait dix ans plutôt.

Des temps de passage qui s’allongent !
En 2023, la moitié des patients accueillis en service d’urgence ont passé en moyenne plus de trois heures dans le service, soit 45 minutes de plus qu’en 2013.

Pour les patients qui sont rentrés chez eux sans hospitalisation, 80% de l’ensemble des patients, le temps passé dans le service dépasse deux heures trente, soit 40 minutes de plus qu’en 2013.

Pour les 11% de patients orientés vers un service de soin autre qu’une Unité Hospitalière de Courte Durée (UHCD), la durée médiane passée en service d’urgence a fortement progressé : elle est passée de 3 heures 55 minutes à 5 h 20 minutes.

Plus le service d’urgence est important, plus les temps d’attente s’allongent.
Pour les petites structures accueillant moins de 40 patients par jour, le temps de passage est inférieur à 2 heures. Il atteint 3 heures 50 dans les structures accueillant plus de 120 patients par jour.

Pourquoi va-t-on aux urgences ?
16% des patients sont orientés sur conseil du SAMU. Ils n’étaient que 7% en 2013.
21% des patients interrogés déclarent s’être rendus aux urgences, suite à l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous en médecine de ville (absence du médecin, ou de créneau d’accueil disponible). Ils n’étaient que 14% dans cette situation en 2013.

Des situations critiques !

15% des patients passent plus de 8 heures aux urgences. Cette attente très longue ne concernait, il y a 10 ans, que 9% des patients consultant via le service d’urgence. Au sein de ce groupe de patients, on dénombre 36% de personnes âgées de plus de 75 ans, on en comptait seulement 24% en 2013. Cela signifie que le jour témoin retenu par l’enquête de la DREES, un 13 juin, jour peu propice aux épidémies , 3159 personnes de plus de 75 ans ont passé plus de 8 heures aux urgences. Parmi ces personnes, certainement des résidents en Ehpad, que l’on oriente vers les urgences faute de médecin à même d’intervenir dans la structure.

L’avis de l’UNSA Retraités
Ces données comparées montrent la dégradation du fonctionnement des urgences, conséquence directe du recul de la médecine de ville dans certains quartiers et dans les zones rurales. Nous avions relevé ce constat dans certains items de notre Baromètre.

Rappelons à cette occasion les mandats que nous nous sommes donnés en janvier 2023 :
L’UNSA Retraités revendique :
 Des mesures contraignantes sont nécessaires pour obtenir une meilleure répartition des personnels de santé, sur l’ensemble du territoire.
 Une prise en charge rapide de toutes les pathologies, sans surcoût.

Une lutte résolue contre les déserts médicaux s’impose, et les fausses solutions telles que la télé-consultation ne sauraient répondre aux vrais besoins que fait émerger l’enquête de la DREES.